La voiture individuelle est au cœur des usages des Français en matière de transport
Les résultats de cette étude donnent à voir la place extrêmement importante prise par l’automobile dans la vie quotidienne des Français. Il s’agit du premier mode de transport utilisé au quotidien (66%), loin devant la marche à pieds (16%) et les transports collectifs (10%). Le vélo (4%), le covoiturage (1%), les cars (1%), la moto (1%) sont utilisés de façon marginale. La crise sanitaire semble avoir accéléré l’usage des transports individuels au détriment des transports collectifs : moins d’un quart des sondés indiquent ainsi utiliser les transports en commun (23%), contre 31% en 2016. A l’inverse, les sondés sont un peu plus nombreux à utiliser la voiture individuelle (81%, + 2 points) et le vélo (15%, + 4 points).
De fait, cet usage très majoritaire de la voiture s’accompagne d’un sentiment de dépendance pour 72% des Français. Un ressenti qui apparait comme corrélé à la catégorie d’agglomération. 92% des ruraux estiment être dépendants de la voiture contre 47% des habitants de l’agglomération parisienne et le sentiment de dépendance décroit avec la taille de l’agglomération.
Les coûts associés à la voiture individuelle constituent un poste de dépenses important pour les ménages
Alors que la question du pouvoir d’achat est au cœur des préoccupations des Français, les résultats de cette étude donnent à voir la place prise par le budget transport dans le budget global des ménages. 63% estiment qu’il s’agit d’un poste de dépense important. Là encore, les ruraux apparaissent comme les plus concernés (78%), mais ce ressenti est majoritaire y compris parmi les habitants des grandes agglomérations. Le budget alloué aux transports pèse d’autant plus que les sondés ont des revenus peu importants : 72% des Français appartenant aux catégories pauvres estiment qu’il s’agit d’un poste de dépenses importants contre 37% pour les catégories aisées. Le poids du budget transport est aussi ressenti avec plus d’acuité par les Français effectuant tous les jours des déplacements en voiture (69%).
Les attentes des Français en matière de transport portent avant tout sur la réduction du prix du carburant
Dépendance à la voiture, place importante du poste de dépense transport dans le budget global des ménages… Dès lors, on comprend pourquoi les attentes des Français dans ce domaine portent avant tout sur la réduction du prix du carburant. Il s’agit du sujet le plus largement jugé prioritaire pour le prochain quinquennat (62%), loin devant le maintien des lignes de train dans les territoires ruraux (14%), la réduction de l’impact négatif des transports sur l’environnement (15%) ou l’amélioration de la sécurité routière (6%). Plus globalement, les enjeux liés au coût des transports sont ceux les plus largement jugés primordiaux pour l’avenir des mobilités devant les enjeux environnementaux ou encore le développement des mobilités alternatives.
Les Français ne s’opposent pas à une réduction de l’usage des voitures individuelles
Si les Français sont loin d’être majoritairement convaincus que l’usage de la voiture individuelle va reculer dans les dix prochaines années (28%), ils ne s’y opposent pas par principe. 43% des sondés estiment ainsi qu’une telle réduction serait une bonne chose, contre 16% une mauvaise chose et 41% ni une bonne, ni une mauvaise chose. Les jeunes sont globalement plus favorables à une telle réduction (54% pour les moins de 25 ans contre 34% pour les plus de 65 ans).
Une certaine frilosité à l’égard des solutions alternatives à la voiture individuelle thermique
Les résultats de l’étude donnent à voir une appétence somme toute limitée pour les alternatives à la voiture thermique individuelle. A peine un quart des automobilistes indiquent qu’ils pourraient envisager à l’avenir de ne plus avoir de voiture individuelle et d’utiliser des transports partagés (24%). Les voitures électriques ne suscitent guère plus d’enthousiasme avec seulement 31% des sondés qui souhaitent acquérir un tel véhicule dans les prochaines années. En cause, le coût d’achat et de fonctionnement qu’ils jugent trop élevé (55%), mais également l’autonomie jugée trop faible (34%) et le manque de bornes de recharge (26%). Signe de la tension autour des enjeux budgétaires, c’est un prix moins élevé qui pourrait avant tout inciter les Français à faire l’acquisition d’une voiture électrique (45%), loin devant la disponibilité de points de recharge (14%), une performance accrue des véhicules (15%), un meilleur recyclage des batteries (17%) ou encore une diminution du temps de recharge (9%). A noter enfin, une proportion non négligeable de Français estiment que le développement du véhicule électrique n’est pas une bonne solution pour lutter contre le réchauffement climatique.
Les résultats de cette étude donnent à voir la place très importante prise par l’automobile dans la vie quotidienne des Français. Il s’agit de très loin du premier mode de transport utilisé et une majorité de citoyens ressentent une dépendance à son égard. Dans un contexte de tension autour du pouvoir d’achat, le budget alloué au transport apparait comme un des principaux postes de dépenses pour les ménages. Dès lors, on comprend pourquoi les revendications des Français dans ce domaine portent avant tout sur la réduction du prix du carburant. C’est d’ailleurs le coût à l’usage qui constitue le principal frein à l’utilisation de la voiture individuelle, loin devant la volonté d’être plus respectueux de l’environnement. Paradoxalement, c’est peut-être l’augmentation des prix du carburant qui pourrait pousser une partie des Français à faire l’acquisition d’une voiture électrique, sous réserve que les constructeurs proposent des modèles performants (sur le plan de l’autonomie) et à des prix compétitifs.