Syndex et l’Ifop présentent les résultats de la 4ème édition de l’enquête sur l’état du dialogue social.
4 ans après les ordonnances, quel bilan pour la nouvelle instance de représentation des salariés, le CSE, au moment où un nouveau cycle électoral s’ouvre dans les entreprises ?
Quel est l’état d’esprit des représentants des salariés, des directions et des salariés ?
Cette enquête revient sur les effets de la crise sanitaire sur le dialogue social et met en lumière les perspectives sur l’avenir des relations sociales.
Un état d’esprit plutôt négatif pour les RP, avec une hausse du sentiment de déception et de colère
Si les salariés et les représentants du personnel partagent le constat d’une bonne situation économique de leur entreprise, meilleure qu’en 2021, ces derniers affichent un état d’esprit plutôt négatif.
Les salariés français sont confiants vis-à-vis de l’instance qui les représentent et en ont une bonne image
Une vision du dialogue social qui se dégrade chez les RP tandis qu’elle s’améliore chez les salariés
Évolutions structurelles : formations, heures de délégation, représentants de proximité
Un tiers des RP environ reste encore à former, la formation la plus plébiscitée étant celle sur la maîtrise du fonctionnement du CSE. Les RP sont moins satisfaits qu’avant le passage en CSE du nombre d’élus et du nombre d’heures de délégation même si, pour la première fois depuis 2018, cette satisfaction est en stagnation. 59% des entreprises n’ont pas mis en place de représentants de proximité et, quand il y en a, les RP ne sont pas toujours satisfaits de leur intégration dans le dialogue social de l’entreprise.
La direction est toujours identifiée comme l’acteur qui gagne le plus au passage en CSE pour 82% des RP
Parallèlement, 54% des RP identifient toujours les salariés comme les plus grands perdants du passage en CSE.
Les représentants des salariés sont 60% à considérer que le passage en CSE a détérioré le dialogue social face à des directions plutôt satisfaites par la nouvelle instance
Près de 2 RP sur 3 considèrent que le passage en CSE a un impact sur leur situation. Leur bilan est mitigé : perte de proximité, risque d’un traitement plus superficiel des sujets, affaiblissement du poids des RP, moins bonne prise en compte des enjeux de santé au travail et, au final, le risque d’un dialogue social déséquilibré entraînant une possible crise des vocations. Toutefois, des bénéfices pour les RP comme une vision d’ensemble des sujets. A contrario, pour les directions, le passage en CSE a agi comme un choc de simplification.
Près de la moitié des salariés et des représentants des salariés considère que la crise sanitaire ne modifie pas le dialogue social
mais les RP, plus pessimistes, sont 45% à affirmer qu’elle le détériore.
Pour le prochain quinquennat, la majorité des représentants des salariés juge prioritaires quasiment toutes les mesures relatives à l’évolution du dialogue social,
et ils sont 75% à avoir l’intention de renégocier les moyens du CSE à l’occasion des prochaines élections professionnelles.
La majorité des RP se révèle pessimiste quant aux négociations salariales de 2022,
un pessimisme alimenté par des inquiétudes de nature conjoncturelle – inflation, incertitude économique liée à la crise sanitaire et guerre en Ukraine.