Electorat peu nombreux (moins d’un dixième de la population) mais fortement participationniste, les catholiques pratiquants vont peser dans la prochaine élection présidentielle. Et ceci d’autant plus que celle-ci s’annonce très serrée avec plusieurs candidats de droite en capacité de se qualifier pour le second tour. Dans ce cadre, l’Ifop a interrogé pour le magazine Ecran de veille un échantillon de catholiques pratiquants sur leur intention de vote et les enjeux qui vont le plus peser dans leur choix. L’étude révèle une hétérogénéité grandissante au sein de cet électorat malgré un tropisme plutôt marqué à droite.
En tête des intentions de vote des catholiques pratiquants, Valérie Pécresse apparaît pourtant comme la grande perdante au sein de cette population. En effet, elle n’attire à ce stade que 25% des électeurs catholiques pratiquants, contre 46% pour François Fillon en 2017 ou 45% pour Nicolas Sarkozy en 2012, au soir de l’élection. Pourtant, le parcours et l’implantation de Valérie Pécresse (ancienne élue versaillaise) ainsi que sa mobilisation sur le sujet sensible des chrétiens d’Orient devrait lui permettre d’avoir la capacité de parler à une partie de cet électorat catholique et le séduire. Mais manifestement, cela ne suffit pas, essentiellement en raison de la concurrence exercée sur ce segment électoral par Éric Zemmour, qui atteint 15% et « capte » donc à lui seul à peu près l’équivalent de la perte enregistrée par Valérie Pécresse.
Il existe donc toujours une prime pour la droite traditionnelle parmi les catholiques pratiquants qui n’en demeure pas moins un électorat composite. Emmanuel Macron ferait en son sein un « score » non négligeable (25%, autant qu’au niveau national). Marine Le Pen, elle, rassemblerait aujourd’hui 18% des suffrages des catholiques pratiquants (là aussi un niveau semblable à celui recueilli parmi l’ensemble des Français). Et malgré ses efforts déployés pour attirer les votes des catholiques Éric Zemmour ne ferait à ce jour qu’une modeste percée parmi les pratiquants (15% contre 12% au global).