La Monnaie de Paris a confié à l’IFOP une étude qualitative et quantitative exclusive pour analyser les attentes et besoins des Français quant à leurs moyens de paiement. Il en ressort que le paiement en espèces est une pratique qui reste profondément ancrée dans les usages des Français, y compris depuis le déclenchement de la crise sanitaire.
Vecteurs de lien social, les espèces sont le mode de paiement privilégié pour les transactions chez les petits commerçants, mais aussi pour les actes de donation et de solidarité. 91% des Français déclarent qui leur arrive d’avoir recours régulièrement aux espèces quand 70% déclarent les utiliser « au quotidien ». Seuls 9% d’entre eux déclarent ne pas avoir recours aux espèces. Ce recours aux espèces n’est pas un choix par défaut puisque dans plus de 70% des cas, les personnes ayant payé en espèces n’auraient pas souhaité le faire de manière dématérialisée.
Outre son aspect pratique, la matérialité des espèces en fait un moyen de transmission de la valeur de l’argent aux plus jeunes (92%) mais aussi d’une culture, d’un pays, d’un patrimoine et de valeurs communes (80%). Cette place particulière dans le quotidien des Français se traduit par un niveau d’attachement très fort. 83% des Français se déclarent ainsi attachés aux espèces. Un attachement similaire quel que soit le profil des répondants.
Les espèces, mode de paiement refuge face à un monde dématérialisé perçu comme manquant d’humanité et de liberté. Comparées aux autres modes de paiement, les espèces apparaissent comme le mode de paiement en lequel les Français ont le plus confiance : 61% déclarent avoir très confiance dans les espèces, vs 47% pour la carte bancaire. Les espèces se démarquent par la confidentialité qu’elles garantissent aux utilisateurs, leur fiabilité et leur « humanité » mais également par leur efficacité (mode de paiement le mieux noté sur ce critère) et leur facilité d’utilisation (deuxième juste derrière la carte bancaire).
Les modes de paiement dématérialisés provoquent quant à eux une réaction ambivalente. On leur prête des avantages fonctionnels (gain de temps – 89% / simplicité – 72%) dans les mêmes proportions qu’ils inquiètent par leur caractère discriminant (exclut une partie de la population – 90%) et le manque de transparence de leur écosystème (83%). La projection dans un monde dans lequel les espèces auraient disparu entraîne clairement plus de craintes qu’elle ne suscite d’enthousiasme : 86% estiment que leurs vies privées y seraient davantage contrôlées, 80% que ce serait un monde avec moins de solidarité. 83% des interrogés se disent dès lors inquiets de voir disparaître les espèces.
Pour Marc Schwartz, Président-Directeur Général de la Monnaie de Paris :
« Cette étude confirme l’attachement des Français aux espèces comme moyen de paiement, en dépit du développement des alternatives dématérialisées. La liberté de choix entre les moyens de paiement demeure, plus que jamais, un pilier de la confiance dans la monnaie. L’étude montre aussi que la monnaie fiduciaire est perçue non seulement comme pratique et facile à utiliser, mais comme vecteur de lien social. Au-delà de son usage au quotidien, l’argent liquide continue à jouer un rôle dans notre société, pour la transmission entre générations, la pédagogie, et la solidarité ».
« Les Français sont attachés au respect de la vie privée, et sont conscients que seul le paiement en espèces reste totalement confidentiel et sans commission. Une liberté essentielle à leurs yeux », analyse de son côté Patrice Galiana, Directeur de pôle quali IFOP
partager