Conséquence probable de la pandémie, les représentations autour de la prévention sont dominées par la question de la vaccination
Un an et demi après le début de la pandémie, les représentations des Français autour de la prévention sont dominées par les sujets liés au Covid 19. Ainsi c’est la thématique de la vaccination qui émerge le plus largement parmi les témoignages recueillis (17%) devant le dépistage (7%), l’alimentation saine (5%), les campagnes de prévention (4%), l’activité physique (3%), la lutte contre le tabagisme (2%) ou contre la consommation d’alcool (1%).
La maladie d’Alzheimer, une pathologie désormais bien identifiée par les Français
La maladie d’Alzheimer est bien connue des Français : 42% la citent spontanément, ce qui en fait la maladie neurodégénérative la mieux identifiée (devant Parkinson, citée par 32% des sondés). Plus globalement, 97% en ont entendu parler (doit 81% qui voient précisément de quoi il s’agit). Une notoriété qui est en forte progression par rapport au niveau mesuré en 1992, la pathologie n’était alors connue que par 58% des Français. Les principaux symptômes de la maladie sont aussi bien identifiés, notamment les troubles de la mémoire (88%), les difficultés pour s’orienter (86%), les troubles du langage (79%) ou de l’attention (79%). Le risque d’épisodes dépressifs est en revanche un peu moins connu (47%).
Une maladie neurodégénérative qui fait de plus en plus peur
La maladie d’Alzheimer est bien mieux identifiée qu’elle ne l’était dans les années 1990 et surtout elle fait de plus en plus peur. En 1992, le cancer était la pathologie faisant le plus peur (47%), suivi par le SIDA (26%), la maladie d’Alzheimer (16%) et l’infarctus du myocarde (9%). En 2021, les Français citent le cancer au même niveau (47%) mais sont significativement plus nombreux évoquer Alzheimer (35%, + 16 points). Ils sont à l’inverse nettement moins effrayés par le SIDA : seulement 5% citent cette maladie comme étant celle qui leur fait le plus peur (- 21 points).
En dépit d’une bonne identification au sein de la population française, une méconnaissance des stratégies de prévention
Les Français connaissent de plus en plus la maladie d’Alzheimer, en ont de plus en plus peur, mais pourtant méconnaissent assez largement les stratégies de prévention. Si 59% d’entre-eux estiment qu’il y a des moyens de prévenir la maladie (59%) ils sont moins d’un sur dix à les connaitre (9%). Invités à attribuer une note entre 0 et 10 pour qualifier le sentiment que différentes pathologies peuvent être prévenues en adoptant certains comportements, ils n’attribuent en moyenne qu’une note de 4,7/10 à Alzheimer (traduisant une faible croyance dans des stratégies préventives), bien inférieure à la note attribuée aux cancers (5,9/10), au diabète (6,8/10), aux maladies cardiovasculaires (6,8/10) et au Sida (7,4/10). Si la pratique d’une activité physique régulière (54%), le rôle du sommeil (51%) et de la vie sociale (48%) sont assez largement perçus comme étant des facteurs de prévention, il n’en va pas de même pour l’alimentation et notamment le suivi d’un régime méditerranéen (15%). Notons enfin que les facteurs de risque sont mal identifiés, notamment le lien entre obésité, diabète et maladie d’Alzheimer.
Les résultats de cette enquête montrent qu’en l’espace d’une trentaine d’années, la maladie d’Alzheimer s’est fortement ancrée dans l’imaginaire collectif national. Elle est désormais connue par la quasi-totalité des Français et elle fait de plus en plus peur. Paradoxalement, alors même que 3 Français sur 4 craignent de l’attraper un jour, les stratégies de prévention sont très largement méconnues du grand public. Moins d’un Français sur dix identifie ainsi des moyens de prévenir la pathologie et les principaux facteurs de risque sont ignorés. A cet égard, il apparaitrait opportun pour les acteurs de la santé de davantage sensibiliser le grand public aux stratégies préventives liées à cette maladie.