Alors que sur le dossier afghan, Emmanuel Macron marche sur une ligne de crête en évoquant en même temps le risque de « flux migratoires irréguliers » et « l’honneur de la France » d’accueillir des réfugiés, l’opinion apparaît aujourd’hui tout aussi partagée : une très courte moitié des Français se déclare ainsi favorable à ce que le pays accueille une partie des Afghans qui ont fui le régime des talibans (49%), quand les autres, à peine plus nombreux (51%), s’y disent opposés.
En matière d’évolution dans le temps, on observe que la proportion de Français en faveur de l’accueil des réfugiés afghans s’établit au même niveau que pour les migrants passant par la Méditerranée au lendemain de la publication des photos du corps d’Aylan échoué sur une plage (49% en septembre 2015), et de la vive émotion que ces images avaient suscitée. Ainsi, l’adhésion à l’accueil des Afghans d’aujourd’hui s’avère nettement plus élevée aujourd’hui qu’au début de la crise des migrants en 2015 (32%). Pour autant, et pour aussi foudroyante que fut la reconquête de l’Afghanistan par les talibans, elle demeure inférieure à l’adhésion à l’accueil des chrétiens d’Orient mesurée en 2016 (62%).
Au niveau sociologique, on observe que les catégories de population les plus favorables à l’accueil des réfugiés afghans sont les jeunes (68% des 18-24 ans), les cadres et professions intellectuelles supérieures (52%) et les plus diplômés (63%). A contrario, les 35 ans et plus (46%), les ouvriers (42%) et les moins diplômés (38%) s’y montrent les plus rétifs. Au niveau politique, enfin, les sympathisants des Républicains (63%) et du Rassemblement National (79%) s’avèrent sans grande surprise les plus opposés à l’accueil des réfugiés afghans alors que les proches d’Europe Ecologie Les Verts (77%)… et ceux de La République en Marche (67%) y sont les plus favorables, nettement devant les partisans du Parti socialiste (57%) ou de la France insoumise (53%).