Le « retour » de la droite dans le jeu politique national après sa victoire aux élections régionales a accéléré la course à la désignation de son candidat à la prochaine élection présidentielle. Organisation d’une primaire sur le modèle de 2016, processus de départage organisé par les partis, désignation par les adhérents… les options semblent multiples et incertaines. Dans ce cadre l’enquête hebdomadaire Ifop pour le JDD s’est intéressée à la question de la primaire.
La légitimité d’une primaire de la droite et du centre à la prochaine élection présidentielle suscite des réactions partagées. En effet, une courte majorité de Français se déclare favorable à une primaire (52%) alors que près d’un Français sur deux marque son opposition (48%). Les tenants d’une primaire s’avèrent surreprésentés chez les hommes (58%), parmi les cadres et professions libérales (61%) ainsi qu’en Ile-de-France (58%). Pour autant, le peuple de droite marque une adhésion toute modérée à l’organisation de cette primaire : un peu plus d’un sympathisant sur deux fait part de son adhésion, voire 57% chez les Républicains. Dans le même temps, cette adhésion est supérieure parmi les sympathisants de la gauche (60%) et de la République en Marche (65%).
Tout se passe comme si, suite au traumatisme du « 21 avril » connu par la droite en 2017, la primaire était toujours rendue responsable de la défaite de François Fillon à l’élection présidentielle. On se souvient du rejet massif des adhérents des Républicains en 2018, interrogés dans une consultation organisée par leur parti sur l’éventualité d’une primaire dans la perspective de 2022.