Alors que les théories complotistes et la défiance vis-à-vis des médias ont été des thèmes très présents depuis le début de la crise sanitaire, l’Ifop a mené une enquête pour Flint sur le regard des Français sur les médias et l’information.
Tout d’abord, il ressort de cette étude un fort sentiment de méfiance (55%) à l’égard des médias. Ce sentiment devance de loin les deux suivants à savoir la colère (18%) et le dégoût (17%). L’intérêt n’apparaît qu’en quatrième position avec 16%. Dans le détail, il est possible de constater, parmi ceux ressentant de la méfiance, d’importants écarts de perception entre les jeunes de moins de 25 ans (42%) et leurs aînés de plus de 65 ans (60%). Cet écart se retrouve également entre les sympathisants de la gauche (50%) et ceux, souvent plus âgés, de la droite (70%).
En outre, les Français expriment un sentiment d’insatisfaction vis-à-vis des médias, voire même y voient une certaine stérilité. En effet, 91% des interviewés ont l’impression qu’il est aujourd’hui impossible de débattre sans tomber dans l’affrontement. De plus, 89% des Français disent voir toujours les mêmes informations et 83% voudraient plus de transparence sur les sources des journalistes afin d’aller vérifier par eux-mêmes. Ces ressentis sont partagés de façon assez équilibrés par les différentes générations et strates de la société, bien que les jeunes soient légèrement moins critiques que les autres. Au global, ce sont même les deux tiers des Français (67%) qui disent douter de la véracité des informations qu’ils reçoivent de la part d’un média reconnu.
En lien avec ces ressentis, les Français estiment en majorité que les médias ne leurs permettent pas de forger leur propres opinion (52%). On observe ici encore des différences marquantes entre les jeunes et les plus âgés mais aussi et surtout entre les sympathisants de partis de l’opposition comme la France Insoumise (dont seulement 36% pensent pouvoir forger une opinion à partir des médias) et ceux de la République en Marche (qui sont 70% à penser pouvoir le faire).
Dans cette même logique, lorsque l’on demande aux Français si les médias leur semblent suffisamment diversifiés, la réponse est très majoritairement négative (76%). Mais il est possible d’observer tout de même que les jeunes sont encore une fois moins sévères que leurs aînés. En effet, les moins de 25 sont « seulement » 61% à répondre négativement contre 86% des plus de 65 ans, probablement moins présents sur les médias digitaux.
De même, alors que l’information peut sembler facile à trouver grâce aux nouveaux outils numériques, en réalité seul 52% de la population partage cet avis. Les jeunes (66% parmi les moins de 25 ans), familiers de ces nouveautés, davantage que les plus âgés (39% pour les plus de 65 ans).