A l’occasion du « Salon des maires et des collectivités locales » (24-26 novembre 2020) qui rassemble chaque année les acteurs majeurs des marchés publics, le groupe Suez a fait réaliser par l’Ifop une enquête visant à connaitre le degré de satisfaction des élus locaux à l’égard de la gestion actuelle des services d’eau et de déchets dans leurs communes mais aussi leur point de vue sur l’opportunité du rapprochement entre Véolia et Suez. Réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de maires et de présidents d’EPCI, cette enquête montre que ces élus sont à la fois très satisfaits de la gestion actuelle de ces services – y compris durant les périodes critiques de confinement – et très réticents à ce que ce constitue un nouveau géant du marché de l’eau.
Collecte des déchets, distribution de l’eau… des sources de satisfaction pour les élus, y compris en période de confinement
Alors que le premier confinement s’était traduit par des changements substantiels dans l’organisation des collectes de déchets (ex : fermeture des déchetteries, suspension de la collecte sélective,…), force est de constater que les équipes ont été largement à la hauteur aux yeux des élus interrogés : 93% des maires et présidents d’EPCI ont été satisfaits du travail des services de collecte et de traitement des déchets à cette occasion. De même, ils ont été massivement satisfaits des services d’eau et d’assainissement : à 98%, soit un taux légèrement supérieur à celui observé mi-juin chez l’ensemble de leurs administrés (89% – source Kantar).
Et après cette bonne expérience, c’est relativement serein que les élus locaux abordent le second confinement amorcé le 30 octobre : la quasi-totalité des maires et présidents d’EPCI se disent « plutôt sereins » en ce qui concerne le fonctionnement des services de collecte et de traitement des déchets (95%) tout comme celui de leur service d’eau et d’assainissement (96%).
Il est vrai qu’aujourd’hui, dans la plupart des collectivités, ces services constituent très clairement des sources de satisfaction : le service actuel de collecte et de traitement des déchets suscite ainsi un sentiment de satisfaction massif (94%) chez les maires et présidents d’EPCI interrogés et rares sont les élus à trouver que la situation du service de distribution de l’eau s’est dégradée ces dernières années : à peine 4%, contre 55% qui estiment au contraire qu’elle s’est améliorée et 40% qu’elle est restée stable.
La question du prix de l’eau reste quant à elle un problème relativement secondaire si l’on juge la proportion limitée d’élus se plaignant du prix « trop élevé » de l’eau dans leur commune (24%), y compris dans les collectivités où le service est délégué à une entreprise privée (27%, contre 22% dans les collectivités en régie). 71% d’entre eux jugent au contraire ce prix justifié
La perspective d’une fusion Suez-Veolia suscite de très nettes réticentes des collectivités
Le rapprochement opéré entre Veolia et Suez semble beaucoup inquiété les maires qui anticipent des répercussions négatives sur leurs services. Une majorité (55%) des maires concernés – c’est-à-dire dont les collectivités sont en délégation de service public – se disent ainsi préoccupés quant à l´effet que le rapprochement entre Veolia et Suez pourrait avoir dans leur territoire en ce qui concerne les conditions de distribution de l´eau.
Le rapprochement des deux groupes fait notamment craindre une flambée des tarifs : les trois quarts des maires interrogés (76%) anticipant une hausse des prix des services de l’eau si le rapprochement entre Veolia et Suez venait à se concrétiser. Ils ne sont en revanche qu’une minorité à crainte une dégradation de la qualité de service, que ce soit de l’eau (34%) ou des déchets (37%).
Dans ce cadre, une large majorité de maires (60%) estiment que les conséquences d’une prise de contrôle de Veolia seront « néfates » pour les collectivités locales. A peine un quart (25%) d’entre eux estiment que ce rapprochement entre Veolia et Suez va avoir des effets bénéfiques pour l’ensemble des collectivités.
Or, ces craintes d’une dégradation de la tarification et/ou de la qualité de service sont de nature à pousser de nombreux élus à choisir de reprendre la gestion de l’eau en régie : 39% des maires dont la collectivité est en délégation de service public déclarent que la constitution d’un tel « géant » les incitera à passer leur service d’eau en régie.