Le changement climatique s’impose aujourd’hui comme un enjeu majeur et fait l’objet d’une prise de conscience collective indéniable. Les jeunes générations y sont particulièrement sensibilisées et suscitent l’attention toute particulière des acteurs engagés dans la lutte contre le changement climatique : ils comptent en effet sur elles pour être un moteur de l’action, mais s’interrogent sur les leviers de mobilisation. C’est le cas de l’ONG ACTED, qui met en œuvre en France le projet 1Planet4All, financé par l’Union Européenne et actif dans 12 pays européens, afin de mieux informer et mobiliser les jeunes sur ce thème.
Pour mieux aborder cette question, ACTED a sollicité l’Ifop pour la réalisation d’un sondage auprès des Français âgés de 15 à 35 ans[1] dans l’optique d’établir un état des lieux du niveau de connaissances et de sensibilité des jeunes concernant le changement climatique, mais également pour bénéficier d’éclairages sur la stratégie à adopter pour mobiliser cette génération sur le sujet.
Il ressort de cette étude que les jeunes Français mesurent tout à fait l’importance de l’enjeu du changement climatique et doutent moins que l’ensemble de nos concitoyens de sa réalité et de ses répercussions sur la planète. Ce risque inquiète d’ailleurs particulièrement les 15-25 ans, notamment les moins de 20 ans. Pour autant, le sujet reste encore assez flou pour les 15-35 ans, qui ne cachent pas leur manque de connaissances à cet égard. Ainsi, tant sur les causes que les conséquences du changement climatique, ou encore sur les actions prises par les pouvoirs publics lancées à son encontre, le sentiment de ne pas être informé est largement répandu.
En conséquence de quoi, il semblerait que tous les enjeux du changement climatique ne soient pas mesurés par les jeunes interrogés, qui en voient surtout les conséquences directes (sur le climat notamment) et identifient bien moins ses répercussions indirectes (par exemple les déplacements de population ou les inégalités entre pays du Nord et du Sud).
De la même manière, la lutte contre le changement climatique passe avant tout, pour les jeunes Français, par la mise en place de « petits gestes » au sein du foyer ou d’initiatives individuelles. Ainsi, percevant moins la complexité des enjeux du dérèglement climatique sur la planète, les jeunes semblent moins ressentir l’urgence à impulser une action collective et semblent préférer, pour le moment, mener la lutte de façon individuelle. Par ailleurs, il est intéressant de noter que les plus inquiets ne sont pas forcément les plus impliqués, car l’engagement des 26-35 ans s’avère nettement plus marqué que celui des 15-25 ans.
Dès lors, pour que la sensibilisation et la mobilisation des jeunes de 15 à 35 ans soient les plus percutantes possibles, il importera d’être attentif aux démarches suivantes :
- Associer, à la diffusion des messages, des actions de pédagogie sur les répercussions indirectes du changement climatique (sur l’accès à l’eau, la nourriture, les déplacements de population, les populations les moins favorisées, les pays du Sud, etc.) ;
- Affirmer l’importance de se mobiliser de se mobiliser également sur le plan collectif (en plus de l’action individuelle) ainsi qu’international, et communiquer sur le rôle des ONG et associations pour ce faire ;
- Entreprendre une stratégie de communication ciblée, en particulier en fonction de l’âge du public et de son niveau de sensibilisation à l’enjeu climatique, qui s’appuiera notamment sur Internet en utilisant différents canaux selon les profils concernés (par exemple les réseaux sociaux et plus spécifiquement Instagram pour les plus jeunes), et tiendra compte des approches les plus plébiscitées en matière d’actions évènementielles.
[1] Enquête menée par Internet auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 à 35 ans, du 5 au 15 août 2020.
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