L’enquête de climat électoral Ifop-Fiducial pour le JDD et Sud Radio constitue le premier sondage présidentiel d’ampleur. En effet, 11 configurations de premier tour ont été testées à 18 mois du 1er tour de 2022.
Trois principaux enseignements se dégagent
Un rapport de forces toujours dominé par Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
Quelle que soit l’offre testée, les deux “finalistes” de 2017 parviennent systématiquement en tête des intentions de vote et se qualifieraient pour le second tour. La Présidente du RN émergent 6 fois en tête du rapport de forces (avec entre 24% et 27%), E. Macron prend la pole position à 3 reprises (23%-26%) tandis qu’on observe des scores identiques dans 3 configurations.
L’impopularité structurelle connue par E. Macron comme les doutes à l’égard de Marine Le Pen voire les défaites cinglantes connues par leurs mouvements respectifs aux dernières élections municipales n’empêchent en rien cette domination du “match présidentiel”.
Xavier Bertrand s’installe comme 3eme homme. Avec 16% des intentions de vote (+4 points depuis juin), le président de la région Hauts de France connaît une véritable dynamique.
Il “décroche” désormais François Baroin (14%) lequel pâtit sans doute des incertitudes liées à sa candidature et domine nettement Valérie Pécresse (11%), Bruno Retailleau et Rachida Dati (8% chacun).
Dans certaines configurations, Xavier Bertrand parvient même à approcher les 20%. Dans le détail, il obtient ses meilleurs scores dans l’électorat âgé au sein duquel il devance parfois Emmanuel Macron et parmi les catégories sociales supérieures.
Un troisième 21 avril pour la Gauche ?
En effet, quel que soit le scénario et même si elle parvient à se mettre en tête sur une candidature unique en 2022, la gauche n’apparaît aujourd’hui en mesure d’éviter une nouvelle élimination au soir du premier tour.
Capitalisant sur ses 2 candidatures, Jean-Luc Mélenchon, émerge systématiquement en tête à gauche mais demeure loin de son étiage du 23 avril 2017 (19.56%).
Crédité de 6% à 8%, Yannick Jadot obtiendrait un score encore jamais vu pour un candidat écologiste mais très loin des espérances d’EELV visant à imposer un leadership à gauche.
Enfin, cette enquête révèle les difficultés d’incarnation pour le PS. Les anciens candidats S. Royal comme F. Hollande recueillent respectivement 5% et 7% et sont dépassés par Anne Hidalgo. Avec 9% des intentions de vote, la Maire de Paris, testée pour la première fois apparaît comme la meilleure mais ne franchirait pas la barre des 10%.
Plus largement, L’échec d’un candidat de gauche unique – configuration testée avec Mélenchon (15%), Jadot (13%) ou Hidalgo (13%) – à se qualifier pour le second tour, se révèle symptomatique des difficultés de la gauche à apparaitre, faute d’une incarnation crédible, comme une alternative au duo Macron – Le Pen.
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