Ce mois-ci le tableau de bord politique Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio est marqué par les effets de la crise sanitaire non seulement sur l’image de l’exécutif mais aussi sur le rapport des Français à l’actualité.
Premier enseignement, de nature politique : Emmanuel Macron, comme Edouard Philippe, bénéficient, comme souvent en période de crise, d’un réflexe légitimiste des Français. En effet, Emmanuel Macron voit sa côte d’approbation bondir de 13 points passant de 33% en février à 46% en mars. Même si une majorité de Français (54%) demeure opposée à son action, le chef de l’Etat touche là à un niveau d’approbation qu’il n’avait plus atteint depuis le printemps 2018 (avant l’affaire Benalla). De même, l’image du président de la République se redresse dans tous les domaines, à commencer par la proximité avec les préoccupations des Français (+8). Un sentiment accru de proximité auquel les appels répétés d’Emmanuel Macron à l’unité et à la solidarité nationales ne sont sans doute pas étrangers.
La côte d’approbation de l’action du Premier ministre s’inscrit ainsi dans la même dynamique que celle du président de la République : 43% (+7 points en un mois) des Français approuvent l’action du Premier ministre.
Second enseignement : à la faveur du confinement et du caractère exceptionnel de la période, les Français apparaissent nettement plus intéressés par l’actualité qu’à l’accoutumée et, partant, en discutent beaucoup plus avec leurs proches : tandis qu’en moyenne, depuis le début de l’année 2020, environ 40% des Français abordent les sujets testés, ce sont ce mois-ci pas moins de 59% des Français qui discutent des thèmes testés avec leur entourage.
L’omniprésence du coronavirus dans la vie des Français depuis au moins deux semaines, notamment via les écrans, principal canal d’information sur l’évolution de la situation sanitaire, se retrouve ainsi dans les sujets dont les Français discutent : la propagation de l’épidémie (92%), le confinement (91%), la pénurie de masques (85%) ont été abordés par quasiment tous les Français. L’allocution d’Emmanuel Macron annonçant le confinement le 16 mars a animé les conversations de plus de trois Français sur quatre (78%), signe que ceux-ci sont en attente d’une prise de parole politique forte sur le sujet.
A l’inverse, les différents reports d’évènement liés au coronavirus semblent passer au second plan : 47% ont discuté du report du second tour des élections municipales et 46% du report de différentes compétitions sportives. Quant aux fortes baisses intervenues sur les places boursières mondiales, celles-ci ont été abordées par 43% des Français, symbole que l’analyse des conséquences économiques et financières de la crise sanitaire n’est pas encore à l’ordre du jour pour une majorité de Français.