1 – Les cookies bénéficient d’une excellente notoriété.
Après explication du concept, près de l’unanimité des Français (95%) déclarent connaître les cookies. De manière plus impressionnante, une large majorité affirme même voir précisément de quoi il s’agit (67%), ce qui témoigne de la bonne qualité de cette connaissance. Venant appuyer ce constat, on n’observe pas de fracture numérique particulière entre des populations plus jeunes qui seraient mieux informées et des populations plus âgées qui le seraient moins, l’âge étant généralement un important facteur discriminant s’agissant des enjeux digitaux.
2 – La majorité des Français approuve l’encadrement législatif actuel relatif à l’utilisation des cookies.
70% conviennent du caractère indispensable de la loi imposant aux sites d’obtenir l’accord des utilisateurs pour se servir des données de navigation via des cookies, même si cela prend un peu plus de temps dans la navigation. A l’inverse, seuls 30% indiquent que cette demande est importante mais qu’ils préféreraient s’en passer car cela prend trop de temps. De plus en plus préoccupés par la question de la protection des données personnelles comme en témoigne un récent sondage IFOP réalisé pour la CNIL, les Français approuvent logiquement les mesures réglementant une utilisation par des tiers qui pourrait se faire à leur insu s’ils ne donnent pas leur accord.
Signe supplémentaire de cette volonté de contrôle étroit de l’usage des cookies, les interviewés se prononcent massivement pour que les sites qu’ils fréquentent souvent leur redemandent un consentement à intervalles réguliers. Plus des 3/4 (77%) souhaitent ainsi qu’une nouvelle demande de consentement pour utiliser des cookies ait lieu au moins tous les 3 mois, plus des 2/3 (67%) au moins tous les mois et 40% lors de chaque visite (dont 50% des 65 ans et plus). A l’opposé, seuls 15% des personnes interrogées ne souhaitent pas qu’un site leur redemande un nouveau consentement.
3 – A partir du moment où leur accord est demandé, il n’y a pas d’opposition de principe à l’utilisation des données de navigation via les cookies, les ¾ des Français donnant leur accord aux différents types de sites.
76% des interviewés réagissent positivement à la demande des sites Internet, à chaque fois (25%), ou la plupart du temps (51%). De l’autre côté du spectre, seuls 22% refusent en général, dont 7% à chaque fois. Cette défiance est plus marquée chez les 65 ans et plus (28% vs 22% en moyenne). Plus que la nature du site, c’est donc le fait d’être consulté qui contribue à lever les préoccupations éventuelles des Français sur l’utilisation des cookies.
4 – Pourtant, la vigilance des Français quant au souhait de donner leur accord sur l’acceptation des cookies n’est pas encore maximale.
65% des personnes interrogées donnant leur accord à l’utilisation de leurs données personnelles en ligne admettent ainsi avoir déjà accepté le dépôt d’un cookie sans en être tout à fait d’accord, que ce soit par facilité, ou parce qu’ils ne savaient pas comment refuser. Plus d’un sur deux (56%) affirme même que cette situation d’accord par défaut s’est présentée plusieurs fois.
5 – L’efficacité de la demande d’autorisation de dépôt de cookie demeure insuffisante à l’heure actuelle pour protéger sa vie privée en général.
Si le principe de la demande d’accord préalable est jugé indispensable, il ne suffit pas à rassurer les interviewés sur la protection de leur vie privée en général. A leurs yeux, beaucoup d’autres menaces doivent sans doute encore être écartées comme en témoigne le fait que 60% des Français sont globalement insatisfaits du niveau de protection actuel (sondage IFOP pour la CNIL, novembre 2019). Ainsi, 65% des Français jugent que les demandes de d’autorisation de dépôt de cookies pour protéger leur vie privée est inefficace, dont 19% qui le qualifient de très inefficace. Les jugements les plus négatifs proviennent des CSP+ (74%), et les diplômés du 2e et 3e cycle du supérieur (72%).