Julien Brami, Directeur Général de l’UFF, revient pour nous sur la perception du départ en retraite des Français, et les principaux enseignements retenus de l’étude en collaboration avec Ifop. Il nous dévoile les raisons de cette enquête et les prochains objectifs d’UFF pour pallier au pessimisme grandissant des retraités.
Pouvez-vous vous présenter et nous indiquer les raisons qui vous ont poussé à faire réaliser une étude sur la retraite et sa perception?
A l’origine du métier de conseiller en gestion de patrimoine en France, l’UFF est leader sur son marché depuis plus de 50 ans. Nous sommes présents sur l’ensemble du territoire avec plus de 1000 conseillers. En tant que leader, nous sommes constamment à l’écoute des évolutions de la société, en particulier sur les questions d’argent. Nous avons souhaité réaliser cette étude, avec l’IFOP, pour plusieurs raisons. L’année 2019 a été riche en actualités avec la fusion des régimes Agirc-Arrco au 1er janvier et la réforme de l’épargne retraite issue de la loi PACTE. Au-delà, l’avenir du système des retraites est au cœur du débat public avec la perspective de la réforme. Il nous a semblé utile et intéressant dans ce contexte d’apporter un éclairage sur l’état d’esprit et l’expérience vécue par les retraités. Enfin, cette étude a visé à alimenter nos conseillers, dans leur approche des besoins des retraités actuels et futurs.
Il ressort que 64% des retraités sont pessimistes face à l’avenir. Comment expliquez-vous ce chiffre?
L’un des enseignements marquants de l’étude est le décalage entre les revenus à la retraite anticipés et ceux réellement perçus. Cet écart peut alimenter une forme de pessimisme, notamment face au risque d’une augmentation des frais liés au grand âge et à la santé en général. Outre l’augmentation des coûts, un retraité sur deux craignait de voir ses revenus diminuer au moment de l’enquête. Les discours anxiogènes sur l’avenir des retraites contribuent probablement à cette crainte de ne pas pouvoir bénéficier jusqu’au bout, d’une pleine pension tout en ayant cotisé toute sa vie. Naturellement, ceux qui ont pris des dispositions financières visant à percevoir des revenus complémentaires à la retraite sont plus optimistes, à 46% contre 30% de ceux qui n’en n’ont pas pris.
On imagine que votre objectif serait de pallier à ce pessimisme en proposant des offres et services adaptés aux retraités. Comment comptez-vous utiliser ces résultats dans les prochains mois?
Les conseillers de l’UFF connaissent depuis toujours l’importance de l’épargne retraite, qui commence dès l’acquisition de la résidence principale et se poursuit tout au long de la vie à travers différents dispositifs que nous proposons à nos clients. Cependant, elle nous permet de mieux appréhender la tendance des Français à surestimer le montant de leurs revenus au départ en retraite et les difficultés que cela induit. Lorsque l’on est dans la vie active, on a souvent tendance à occulter cette question, car elle peut être perçue comme complexe et anxiogène. C’est notre rôle de sensibiliser et d’accompagner les épargnants sur ces enjeux, en les aidant à bâtir la stratégie patrimoniale adéquate pour réaliser leurs projets de vie et aborder sereinement le départ en retraite.
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