A l’occasion de la journée mondiale de l’épargne, l’Ifop a réalisé pour Portail-SCPI un sondage pour interroger les Français sur la gestion de leur argent. Cette étude, réalisée auprès d’un échantillon important (deux mille personnes), montre notamment que les Français n’ont pas usurpé leur réputation : économes, ils mettent le plus souvent possible de l’argent de côté. Hélas, dans la plupart des cas, cet argent ne « travaille » pas et constitue une manne inexploitée, a fortiori dans un contexte où les crédits immobiliers sont accessibles et où la pierre représente un investissement sécurisé – condition sine qua non pour les Français.
Les Français et leur argent : deux tiers de « fourmis » vs un tiers de « cigales »
A choisir, deux tiers des Français (66%) s’identifient à la fourmi de la fable de La Fontaine : ils dépensent peu et conservent le reste en prévision des coups durs. Si les Français sont réputés économes, on compte tout de même un tiers de « cigales » (34%) parmi eux, des gens qui souhaitent profiter au maximum de leur argent au quotidien. Des cigales qu’on retrouve en plus forte proportion chez les jeunes (39%), les célibataires (38%) et dans les régions du sud : Nouvelle-Aquitaine (38%), Occitanie (40%) et surtout Provence-Alpes-Côte-d’Azur (45%), où la douceur de vivre semble inciter à la dépense !
Plus concrètement, 79% des Français affirment avoir de l’argent à mettre de côté en fin de mois : 31% tous les mois, 22% une fois par trimestre et 26% moins souvent. Une personne sur cinq (21%) déclare toutefois ne jamais être en mesure de mettre de côté, des gens dont la situation des « prive d’épargne ». Dans le détail, on observe que les personnes épargnant tous les mois sont surreprésentées chez les CSP+ (41%), les couples (39%) et chez les catégories les plus aisées (52%, pour descendre jusqu’à 15% chez les catégories pauvres).
Pourquoi épargner ? Pour les Français qui mettent de l’argent de côté, il s’agit avant tout de disposer d’un « matelas » en cas d’imprévu : 58% estiment ce critère déterminant dans leur choix d’épargner. Plus généralement, les motifs d’épargne concernant principalement des dépenses à très long terme (préparer sa retraite, financer l’installation de ses enfants, etc.) ou très immédiates (partie en vacances). De fait, cet argent mis de côté apparaît très rarement investi…
De l’argent « qui dort » sur les comptes en banque… et dans les foyers
Leur argent dort et les Français en sont conscients ! En effet, 57% avouent sur leur patrimoine financier ne produit pas d’intérêts supérieurs à ceux des livrets bancaires classiques, alors que 25% affirment avoir fait en sorte que leur pécule « fasse des petits » et rapporte plus de 2% d’intérêts à l’année. Qui laisse son argent en jachère ? Principalement les classes moyennes (63%).
L’argent des Français dort d’autant plus qu’il est très majoritairement placé en banque et peu présent dans les foyers. Le « bas de laine » semble avoir vécu puisque seulement un tiers des Français (33%) déclare détenir de l’argent liquide à son domicile, pour un montant moyen d’environ 700 euros. De manière encore plus marginale, 14% des Français disent garder chez eux des bijoux anciens non portés (pour un montant moyen de 1 800 euros environ), 9% des pièces en métal précieux (pour 1 600 €) et 2%… de l’or, pour un montant moyen de plus de 3 500 euros !
Investir oui, mais la sécurité avant tout
Qu’est-ce qui peut expliquer cette frilosité des Français à l’égard de de la fructification de leur épargne ? Le risque ! En effet, 90% déclarent préférer une épargner sécurisé qui rapporte peu mais ne présente aucun risque de perte, contre 10% qui privilégient des gains importants, quitte à risquer des pertes. Dans ces conditions, un type d’investissement s’impose : l’immobilier. Et les Français ne s’y trompent pas : dans un contexte de taux d’intérêt historiquement bas, où 61% perçoivent cette situation et considèrent les crédits immobiliers accessibles, 38% des Français se déclarent disposés à investir dans la pierre (jusqu’à 57% en Ile-de-France et 67% chez les 25 à 34 ans).
Saisis par la fièvre immobilière, les Français s’intéressent aussi au modèle de la SCPI, qui permet de mutualiser les investissements et les gains : deux tiers (64%) y voient un bon type de placement et un sur cinq (19%) serait même prêt à investir ses deniers ! En pointe dans ce type d’investissement qui a le vent en poupe, on retrouve les 25-34 ans (26% se disent disposés à investir dans une SCPI), les CSP+ (30%), les catégories aisées (28%) et les couples (26%).