Les contours du plan santé sont assez mal connus des médecins généralistes
La notion de Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) est mal comprise par ¾ des médecins (75%). Un quart d’entre eux indique même très mal la comprendre. Par ailleurs, le nouveau dispositif des assistants médicaux pâtit encore d’un manque de connaissance : un médecin sur deux ne sait pas s’il y est éligible (49%). Seuls 18% des professionnels se déclarent admissibles à l’embauche d’un assistant médical. Un tiers des médecins indique ne pas être éligible (33%).
La délégation de certaines tâches médicales est majoritairement approuvée, sauf pour les pharmaciens
Les médecins généralistes sont largement favorables à une délégation de certaines tâches médicales (examen de vue, lunettes…) aux orthoptistes (78%) et majoritairement partisans d’une délégation d’actes aux infirmiers de pratique avancée (60%). En revanche, ils s’opposent très largement à la délégation des tâches médicales aux pharmaciens (80%).
Un tiers des médecins généralistes libéraux ne pourrait pas envisager d’intégrer une structure salariée quel que soit le niveau de salaire
Signe d’un attachement au mode d’exercice libéral, 33% des médecins généralistes libéraux indiquent qu’ils ne pourraient pas envisager d’intégrer une structure salariée quel que soit le niveau de salaire. Ce souhait est encore plus marqué chez les professionnels qui exercent en cabinet individuel (38% contre 27% pour ceux qui sont rattachés à un cabinet de groupe). Les médecins ouverts à une pratique salariée ne pourrait le faire qu’en échange d’une rémunération plutôt élevée : en moyenne 8377 euros bruts par mois. La majorité (54%) a indiqué une rémunération brute mensuelle supérieure à 5000 euros.
L’assouplissement du numerus clausus perçu comme l’outil le plus efficace pour lutter contre les déserts médicaux
Les médecins généralistes estiment assez largement que l’assouplissement du numerus clausus constituerait un outil efficace pour lutter contre les déserts médicaux (38% le citent en premier et 71% au global). Viennent ensuite, la délégation de certaines tâches médicales (17% en premier et 56% au global), le développement de la télé-médecine (22% en premier et 52% au global) ou encore l’obligation temporaire d’installation en zone désertée (22% en premier et 41% au global) qui pourraient constituer à leurs yeux des solutions. Ils sont en revanche très peu nombreux à citer l’encouragement à l’automédication (1% en premier et 10% au global). Assez logiquement, les jeunes médecins (ayant moins de 15 ans d’ancienneté) se prononcent moins en faveur d’un assouplissement du numerus clausus – qui aurait pour conséquence l’arrivée plus importante de nouveaux concurrents sur le marché – (58% d’entre eux citent cette mesure contre 72% à 78% pour les médecins ayant au moins 15 ans d’ancienneté). Les jeunes médecins se montrent peu enthousiastes vis-à-vis de la mesure – plus coercitive – d’obligation temporaire d’installation en zone désertée (18%), alors que celle-ci est plus largement citée par les médecins plus anciens dans le métier mais qui ne seraient probablement pas concernés à titre personnel (46% et 50%). A l’inverse, les jeunes médecins évoquent davantage la délégation de certaines tâches médicales (71% contre 48% à 56% pour les plus anciens).
La modification de la carte hospitalière en réponse à la problématique des déserts médicaux accueillie avec scepticisme
Deux tiers des médecins généralistes libéraux estiment que la décision de redessiner la carte hospitalière – mesure prévue par le plan santé – ne sera « plutôt pas » efficace pour répondre à la problématique des déserts médicaux (65%).
Les médecins généralistes libéraux demeurent attachés au principe du paiement à l’acte
La remise en question du paiement à l’acte suscite l’opposition de la majorité des médecins interrogés : 55% y sont hostiles. L’opposition à la mesure croît avec l’ancienneté : « seuls » 39% des médecins ayant moins de 15 ans d’ancienneté y sont opposés contre 58% à 63% à partir de 15 ans d’ancienneté.