Les enjeux professionnels prioritaires dans un horizon de 5 ans font principalement ressortir des aspirations de développement personnel
69% des actifs occupés citent en premier soit la possibilité de concilier vie privée et vie professionnelle (35%) soit l’épanouissement au travail (34%).
Le souhait d’un meilleur bien-être au travail se retrouve dans beaucoup d’enquêtes de climat social menées par l’Ifop pour différents types de structures. D’autres enjeux sont nettement moins cités par les actifs occupés que ce soit la formation professionnelle (citée en premier par 10%), le respect des valeurs d’éthique (6%) ou encore la facilité de mobilité géographique (4%). Par ailleurs, le développement de nouvelles formes de salariat est encore peu cité en tant qu’enjeu important (4%) même si 19% des actifs du secteur « information et communication » en font leur enjeu prioritaire.
La domination actuelle en entreprise du statut de salarié est challengée dans un horizon de 5 ans au bénéfice d’une progression de celui de Freelance.
À l’heure actuelle 70% des actifs en poste déclarent être salariés. Il convient d’y ajouter les 16% de fonctionnaires (qui sont des salariés de la fonction publique). Ce statut de salarié laisse donc à l’heure actuelle peu de places à d’autres types de statuts que ce soit les « travailleurs indépendants, Freelance, auto-entrepreneurs » (5%), les « artisans, commerçants ou exploitants agricoles » (4%), les « intérimaires » (3%) ou encore les « professions libérales » (1%). Parmi les « travailleurs indépendants, Freelance, auto-entrepreneurs », figure une sur-représentation de CSP+ (17% en font partie contre 5% pour l’ensemble des actifs occupés) et d’actifs du secteur « information et communication » (23%).
En se projetant sur un horizon de 5 ans, il est intéressant de constater un début de bouleversement dans la répartition des statuts. Le salariat y apparait en effet beaucoup moins désiré. C’est le statut qui perd le plus de points (56% des actifs occupés envisagent de l’être dans 5 ans contre 70% qui déclarent l’être actuellement) soit une perte de 14 points. Par effet de vase communicant, 14% des actifs occupés envisagent de devenir « travailleurs indépendants, Freelance, auto-entrepreneurs » (dont 31% des actifs travaillant dans le secteur « hébergement et restauration ») contre 5% qui le sont aujourd’hui, soit la plus forte progression (+9 points).
Si l’entreprise est encore considérée comme une structure propice à l’épanouissement, le jugement sur le salariat est plus clivant
71% des interviewés estiment que l’entreprise représente une structure de travail permettant aux actifs de s’épanouir dans leur vie professionnelle.
A contrario, les perceptions du salariat comme atout ou limite concernant plusieurs enjeux sont mitigées. Ainsi, si 65% des personnes interrogées considèrent qu’il constitue un atout s’agissant de la possibilité de suivre une formation, les avis sont très partagés concernant :
- L’équilibre entre vie privée et vie professionnelle : 53% estiment que le salariat constitue plutôt un atout, 26% plutôt une limite et 21% ni l’un, ni l’autre;
- L’épanouissement professionnel : 51% estiment que c’est plutôt un atout, 27% plutôt une limite et 22% ni l’un, ni l’autre ;
- L’organisation de son travail : 50% estiment que c’est plutôt un atout, 29% plutôt une limite et 21% ni l’un, ni l’autre ;
- L’évolution professionnelle : 50% estiment que c’est plutôt un atout, 30% plutôt une limite et 20% ni l’un, ni l’autre ;
Dans cette logique des limites perçues du salariat, travailler en entreprise n’apparaît pas incompatible avec le fait d’expérimenter de nouvelles formes de travail comme le télétravail ou le recours au coworking. Cette association semblent même complémentaire : 80% des interviewés ayant expérimenté de nouvelles formes de travail reconnaissent le rôle épanouissant de l’entreprise (contre 71% en moyenne) et 77% des bons connaisseurs du portage salarial.
D’ailleurs, l’impact de nouvelles formes de travail est très nettement considéré comme bénéfique que ce soit pour les actifs (69% vs seulement 11% pour qui c’est plutôt une mauvaise chose et 20% ni l’un, ni l’autre) et, plus largement, pour l’économie française (62% vs 10% pour qui c’est plutôt une mauvaise chose et 28% ni l’un, ni l’autre). Il s’agit encore toutefois à ce stade d’une expérimentation plus qu’une expérience vécue. Seuls 19% des actifs occupés ont en effet déjà expérimenté ces nouvelles formes de travail contre 40% qui pourraient l’envisager dans les 5 prochaines années et 41% qui ne l’envisagent pas. Ces derniers n’expriment pas forcément un rejet de ce principe mais estiment peut-être ne pas encore pouvoir envisager de l’expérimenter en raison par exemple de contraintes familiales ou de difficultés de mobilité.
Il se dessine ainsi de façon sous-jacente une organisation idéale du travail autour d’une activité en entreprise qui s’affranchit du salariat.
La perception du salariat en tant qu’atout devient même minoritaire et devancée par celle d’une limite sur l’enjeu traditionnel de la rémunération au travail (40% affirment qu’il est plutôt un atout contre 42% plutôt un frein) et celui, plus d’actualité, lié à la possibilité d’envisager une mobilité (34% affirment qu’il est plutôt un atout contre 38% plutôt un frein).