Le sexisme, le racisme, l’homophobie et l’antisémitisme sont des phénomènes jugés par les étudiants comme étant répandus au sein de l’enseignement supérieur
Près des 2/3 des étudiants estiment que le sexisme est un phénomène répandu dans les universités et grandes écoles en France (63% dont 19% qui pensent qu’il s’agit d’un phénomène très répandu). Sur ce point, on observe un vrai clivage entre les hommes et les femmes (52% contre 72%). Le racisme et l’homophobie sont également des phénomènes jugés par plus d’un étudiant sur deux comme étant répandus (53% et 52%). Les étudiants sont un peu moins nombreux à estimer que l’antisémitisme est un phénomène répandu au sein de l’enseignement supérieur (34% dont 8% très répandu). Néanmoins, cet antisémitisme est perçu comme étant en augmentation.
Près d’un étudiant sur deux a déjà assisté à un acte antisémite au cours de sa vie étudiante
Pour autant, preuve que ce phénomène n’est pas marginal : près d’un étudiant sur deux indique avoir déjà assisté à un acte antisémite (45%). Les manifestations de l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur sont polymorphes. Les actes les plus graves sont minoritaires mais non marginaux : un étudiant sur dix a déjà assisté à une agression antisémite (11%) et un étudiant sur cinq a déjà été témoin d’une injure antisémite proférée à l’encontre d’une personne de confession juive (19%). L’antisémitisme dans l’enseignement supérieur prend également la forme d’actes en apparence plus « légers » tels que des blagues potaches sur la Shoah ou les juifs (34% des étudiants en ont été témoins) ou des discussions entre étudiants véhiculant des stéréotypes sur les juifs (31%).
Les étudiants adhèrent un peu moins aux stéréotypes sur les juifs que la population française dans son ensemble
Les stéréotypes antisémites sont un peu moins répandus au sein de la population étudiante. Ces derniers sont par exemple 22% à adhérer à l’idée selon laquelle les juifs sont plus riches que la moyenne des Français alors que 31% des Français adhéraient à ce préjugé en 2016 dans une enquête IFOP pour l’UEJF et SOS Racisme. Preuve que la population étudiante n’est néanmoins par imperméable à l’antisémitisme, plus d’un tiers des sondés adhère à au moins une affirmation antisémite (35%).
En outre, 44% des étudiants sont d’accords avec au moins un préjugé concernant les étudiants juifs. Par exemple, l’idée selon laquelle les étudiants juifs peuvent s’appuyer sur leurs relations communautaires pour trouver un stage ou un emploi est partagée par 37% des étudiants interrogés.
Certains étudiants sont plus réceptifs à ces préjugés. C’est notamment le cas des étudiants scolarisés en BTS (53% adhèrent à au moins un stéréotype sur les étudiants juifs) et des étudiants scolarisés en IUT (54%). Les hommes sont aussi plus nombreux que les femmes à adhérer à au moins un préjugé (51% contre 38%).
Les étudiants juifs consultés déclarent largement avoir été victimes d’actes antisémites, une infime minorité porte plainte
La consultation réalisée auprès de 405 étudiants de confession juive confirme la prégnance des actes antisémites au sein de l’enseignement supérieur. 89% des étudiants juifs consultés indiquent avoir été victimes d’au moins un acte antisémite dans le cadre de leur vie étudiante. Ces derniers sont nombreux à avoir subi une remarque véhiculant un stéréotype sur les juifs (85%) ou avoir été victime d’une blague antisémite (75%). Plus de 4 étudiants sur 10 ont par ailleurs été victimes d’une injure antisémite (42%) et 19% ont été victimes d’une agression antisémite.
Seulement 1% des victimes indiquent avoir porté plainte à la police et 8% expliquent avoir procédé à un signalement auprès de l’administration de leur université. Dans la majorité des cas, les victimes ont tenté de résoudre la situation avec la personne concernée ou n’ont rien dit.
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