Cette étude montre que les maires ne sont pas épargnés par le sentiment de dysfonctionnement des rouages de la démocratie et des institutions publiques qui affecte l’ensemble des Français.
Malgré un plaisir quasi-unanime d’exercer son mandat (89% de satisfaits), le nombre de maires souhaitant passer la main atteint un niveau inégalé depuis près de 20 ans (49% n’ont pas l’intention de solliciter un nouveau mandat), en particulier chez les maires âgés (75% chez les 70 ans et plus), ruraux (61%) et peu politisés (59% pour les sans sympathie partisane) qui souffrent d’un manque de moyens (76%), d’une certaine usure physique (43%) ou d’un manque de soutien de la part des pouvoirs publics.
La relation de plus en plus consumériste et individualiste qu’entretiennent les administrés avec la municipalité, la lourdeur de la charge de travail, la réduction de leur marge de manœuvre au sein des intercommunalités, ou encore le poids des réglementations et de la responsabilité pénale, jouent également dans ce désinvestissement de la vie politique.
S’ils expriment à la fois une forte défiance à l’égard de la capacité de réformer du gouvernement – par exemple un statut des élus (66% de défiance), fiscalité locale (80% de défiance) – et une forte crainte de voir les services publics reculer (67% d’entre eux pensent va diminuer), les maires considèrent toutefois majoritairement que le Sénat est utile pour les défendre et relayer leurs revendications au niveau de l’État (70% pensent le Sénat utile). Plus que jamais, la Haute assemblée a donc un rôle de médiation à jouer pour lutter contre le découragement des maires, notamment en cherchant à rendre le pouvoir municipal plus attrayant et à lutter contre l’assèchement des moyens donnés aux collectivités locales pour exercer leurs missions.