Le modèle de répartition à la française hérité de l’après-guerre est désormais exposé aux critiques négatives de plus de sept Français sur dix (72 %) se déclarant aujourd’hui insatisfaits et affirment haut et fort qu’il n’a plus les qualités vantées depuis sa création. La très grande majorité des personnes interrogées considèrent que le système est fragile (90 %), risque de disparaître (85 %), inégalitaire (85 %), compliqué (84 %) ou est désavantageux pour les retraités (81 %).
Des chiffres sans appel, à l’unisson dans les rangs des actifs et ceux des retraités interrogés dans cette étude. On note que plus les revenus des actifs interrogés sont faibles, plus ils sont mécontents (84% des catégories pauvres ne sont pas satisfaits contre 49% des hauts revenus).
La complexité du système actuel alimente clairement le sentiment d’injustice. L’existence de divers régimes de retraites, comme les régimes spéciaux, n’est plus aujourd’hui considérée comme justifiée.
Que ce soit le régime de fonctionnaire, d’agent de la RATP ou de la SNCF, aucun régime n’est épargné par les critiques exprimées par les Français (respectivement 79% et 84% les jugent plus avantageux que le régime général). A l’inverse, tout le monde estime que les petits patrons sont défavorisés (59%), ainsi que les commerçants, les artisans (89%), les salariés du privé (72%) ou les agriculteurs (93%). C’est toute une société qui est regardée comme étant mal traitée par le système.
Et pour l’avenir, qu’est-ce que les Français espèrent d’une nouvelle réforme ?
Actifs comme retraités défendent majoritairement le système par répartition auxquels ils restent attachés mais sans se faire beaucoup d’illusions sur sa capacité à fournir aux générations futures une rente suffisante. Ainsi, 79% jugent que le niveau des retraites de leurs enfants et petits-enfants sera inférieur au leur.
Pour autant, deux tiers des Français (64%) se déclarent toujours favorables au principe d’un système de retraite par répartition contre 36% en faveur d’un système par capitalisation. Ils ne sont également pas favorables à une hausse de la TVA pour financer ce système (71%), ni à un recul de l’âge de départ à la retraite (55%).