A l’heure où les géants français de la beauté s’apprêtent à lancer des gammes de produits bio (ex : « La Provençale » par l’Oréal le 4 octobre, « Garnier Bio » le 8 novembre), Nuoobox.com, site spécialisé dans la vente de produits cosmétiques bio ou naturels sur Internet, a souhaité faire le point sur l’évolution des comportements et des attentes des Françaises en matière de produits de beauté naturelle. Réalisée par l’Ifop auprès d’un échantillon de 1 000 Françaises, cette étude confirme l’engouement de la gent féminine pour les produits d’hygiène et de beauté « bio » ou naturels tout en montrant que l’essor de ce marché reste freiné par les prix de ces produits et le manque de crédibilité des appellations « bio ».
Les chiffres clés
Le recours aux cosmétiques bio n’est plus l’apanage d’une minorité de consommatrices aisées, engagées ou particulièrement « éclairées » sur les méfaits que peuvent avoir ces produits sur la santé. Aujourd’hui, près des trois quarts des Françaises (72%) ont déjà utilisé un produit cosmétique bio au cours de leur vie.
Et pour beaucoup, l’achat de cosmétiques bio n’est pas une expérience lointaine qui remonterait à des années. Près de six Françaises sur dix en ont acheté au moins un l’an dernier, soit une proportion qui a presque doublé en huit ans, passant de 33% en 2010 à 58% en 2018.
Bénéficiant d’un mouvement de fond dépassant largement l’univers de la beauté, de l’hygiène et des soins, les cosmétiques bio s’imposent donc désormais comme les produits bio non alimentaires les plus achetés par les femmes (58%), devant les produits d’entretien ménager (54%), de jardinage (36%) ou textiles (28%).
Malgré une indéniable démocratisation de l’accès à ce marché, le profil de leurs consommatrices se distingue toujours par un niveau économique supérieur à la moyenne : les cadres étant par exemple nettement plus nombreuses (69%) que les ouvrières (43%) à en avoir acheté l’an passé.
Il est vrai que le prix reste le principal frein à l’utilisation de produits cosmétiques bio ou naturels, qu’elles en utilisent (61%) ou pas (66%). Toutefois, leur consommation reste aussi lestée par un manque de confiance vis-à-vis de leur naturalité réelle (40%), défiance entretenue par le flou et le nombre important d’appellation comme a pu l’illustrer récemment la controverse autour de la nouvelle norme ISO 16128.
écrit par Etienne Sellier, Assistant chargé d'études à l'Ifop