La quatrième vague du Baromètre de l’Ifop sur « Les Français et le libéralisme » pour l’Opinion, La Fondation Concorde et Génération Libre, la première depuis que la dernière élection présidentielle a enclenché un processus de recomposition politique, livre les enseignements suivants :
– La part de Français pour qui le mot « libéralisme » évoque « quelque chose de positif » demeure majoritaire (57%), parfaitement stable depuis la dernière vague en avril 2016. Pour autant, après la séquence électorale de 2017, l’incarnation du libéralisme connaît une spectaculaire mutation : En effet c’est désormais le couple exécutif qui aux yeux des Français incarne le mieux les idées libérales (29% pour Emmanuel Macron et 19% pour Edouard Philippe).
– Le jugement des Français sur le degré de libéralisme associé à la politique menée par le président de la République et son gouvernement depuis un an apparaît partagé : 35% l’estiment « trop libérale », 34% « pas assez libérale » et 21% « libérale comme il faut ». Toutefois, ce jugement dépend fortement de la sensibilité politique, 60% des sympathisants de gauche considérant la politique du gouvernement « trop libérale » quand les proches des Républicains ne sont que 20% à en dire autant.
– Dans le domaine économique comme dans la sphère sociale, les Français en appellent à une présence renforcée de l’Etat : d’une part, une majorité relative de Français (42%) – certes nettement inférieure à la mesure d’avril 2016 (53%) – souhaite que l’Etat intervienne davantage dans l’économie ; d’autre part, une majorité quasi absolue des personnes interrogées (49%) juge l’Etat « pas assez protecteur » en matière sociale, soit une hausse de 12 points depuis 2016, signe d’une attente désormais profondément ancrée chez les Français.
– Conséquence du « Big Bang » électoral qu’a généré la dernière élection présidentielle, une proportion non négligeable de Français semble en proie au doute quant à leur identité politique et aux repères politiques classiques : respectivement 20 et 21% des Français ne savent pas comment la droite et la gauche devraient se définir du point de vue des idées. Parallèlement, l’identité de La République en Marche paraît encore plus éclatée, laissant ainsi deviner le caractère « attrape-tout » du mouvement qui a permis à Emmanuel Macron d’être élu il y a un an : 29% des personnes interrogées ne savent pas comment LREM devrait se définir, 19% pensent que le mouvement devrait être libéral, 17% social-libéral, 14% centriste et 10% social-démocrate.
– La proportion de Français favorables à la mise en place d’un revenu universel garanti est désormais minoritaire puisqu’elle reflue à 45% (-11 points par rapport à la mesure prise en avril 2016, -15 par rapport à celle d’avril 2015), alors même qu’elle a été l’un des sujets saillants du débat présidentiel.