A l’heure où des tensions commerciales susceptibles d’entraver le libre-échange entre les Etats-Unis et la Chine surgissent, l’Ifop a souhaité interroger les opinions publiques européennes et américaine au sujet du regard qu’elles portent sur le libre-échange et le protectionnisme.
Près d’un Français sur deux (47%) estime aujourd’hui que le libre-échange est « une bonne chose pour la France », une proportion qui a quasiment doublé par rapport à 2011 (24%). De même, à l’instar des autres opinions publiques occidentales, les Français estiment majoritairement que l’ouverture des frontières est « une bonne chose » pour les pays développés (50%), les firmes multinationales (53%) et les pays en développement (57%) – à l’exception, sur ce dernier aspect, de l’Allemagne (42%).
En revanche, les Français se distinguent des autres nations s’agissant des effets prêtés à l’ouverture des frontières sur les salariés français (47% considérant que c’est « une mauvaise chose pour ceux-ci, contre 37% des Allemands par exemple), sur la sécurité et la qualité des produits (49% des Français, contre 37% des Allemands et 22% des Américains) et sur l’environnement (53%, contre 33% des Britanniques et 28% des Américains).
Parallèlement, les Français se montrent plus favorables au protectionnisme que leurs voisins européens : pour une majorité relative ou absolue d’entre eux, l’augmentation des droits de douane sur les produits chinois ou indiens aurait un impact positif sur la protection du savoir-faire français (53%), sur l’activité de l’industrie (44%), sur l’emploi (42%) et même sur la croissance économique (39%). Cette perception relativement positive du protectionnisme est d’ailleurs plutôt partagée outre-Atlantique : une majorité relative d’Américains pense également que des mesures protectionnistes pourraient protéger le savoir-faire américain (26%), bénéficier à l’industrie (38%), à l’emploi (40%) et à la croissance économique du pays (39%).
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