Cette année, les responsables politiques vont une nouvelle fois se précipiter dans les allées du Salon de l’agriculture. Même si les agriculteurs ne représentent plus qu’un peu plus de 1% de la population, les racines paysannes de la société française demeurent vivaces et les agriculteurs constituent les porte-drapeaux de la ruralité qui abrite environ un quart du corps électoral.
Le Salon de l’agriculture constitue donc un passage obligé pour tous les candidats à 14 mois de l’élection présidentielle, même si cette année l’ambiance ne sera pas bucolique dans les allées de la plus grande ferme de France.
En effet, sur fond de crise des cours, des pans entiers de l’agriculture (lait, porcs…) souffrent, et à ces problèmes sectoriels vient s’ajouter le malaise des territoires ruraux confrontés aux difficultés économiques et à la disparition des services publics. Marine Le Pen a bien identifié le potentiel électoral qu’elle pouvait retirer de la sourde colère qui gronde dans les campagnes à la fois contre l’Europe, mais aussi contre les responsables politiques qui auraient abandonné les territoires ruraux aux profits des banlieues pour lesquelles on « aurait déversé en vain des milliards depuis des années sans aucun résultats ». C’est d’ailleurs à Brachay, petit village de 50 habitants de Haute-Marne, qui avait offert à la candidate du FN son meilleur résultat national (72% des voix !) à la présidentielle de 2012, que Marine Le Pen prononce désormais chaque année depuis 2013 son discours de rentrée politique le 29 août.
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