Alain Guthauser, partner du cabinet Julhiet Sterwen, nous donne un panorama des points saillants de la 2e édition du Baromètre Digital Workplace, mené avec le concours du département Média-Numérique de l’IFOP. Cet outil a vocation à mesurer l’impact de la transformation digitale sur les collaborateurs, et ce, en termes d’organisation, de management, d’outillage…
Question 1: Comment est vécue la transformation digitale par les collaborateurs ?
Le baromètre nous montre que la transformation digitale est vécue de plus en plus comme une révolution (+9 points par rapport à 2016).
Elle est majoritairement perçue de façon positive par les collaborateurs pour l’activité de l’entreprise (à 73 %), ainsi que pour eux-mêmes (à 68 %).
Les managers sont les plus sensibles aux effets de la transformation numérique, avec 74 % de réponses positives, par rapport aux non-managers (58 %).
Toutefois, de façon surprenante, le sentiment de gagner en autonomie, en efficacité et en temps grâce au digital est en légère baisse parmi les collaborateurs par rapport à 2016.
65% des salariés se trouvent plus autonomes, contre 72% en 2016; 64%, plus efficaces, contre 72% en 2016. 69% des salariés pensent qu’on leur en demande toujours plus.
Ils sont 81% à estimer qu’il faut être de plus en plus réactif, et que cela devient de plus en plus oppressant. En dépit d’a priori positifs, la situation est donc assez nuancée.
Question 2 : Quels sont les points de vigilance identifiés dans votre nouveau baromètre digital workplace ?
Selon nous, trois points méritent une attention particulière.
– Le sentiment de vivre une révolution se renforce notamment en raison d’une augmentation des niveaux d’équipement en devices et solutions professionnelles.
Les outils sont souvent les premiers points de contact du collaborateur avec le digital, malheureusement fréquemment les seuls. Et leurs usages sont souvent négligés, volontairement ou involontairement. 20% environ des salariés n’ont jamais utilisé les outils mis à leur disposition.
– Ensuite, si les managers ont le sentiment, à 58%, que le digital peut les aider à évoluer vers une posture de coach, de chef d’orchestre, ils ont très majoritairement tendance à inscrire ce rôle dans une dimension hiérarchique : décider, être le chef. Or, nous savons que la réussite d’une transformation digitale nécessite une organisation horizontale et non verticale.
– Enfin, nous avons relevé qu’un collaborateur sur deux estimait être mal, voire pas accompagné, pour cette transformation digitale. La moitié des collaborateurs reste sur le bord du chemin…
Question 3 : Quels sont vos conseils aux décideurs ?
En premier lieu, penser les outils pour ce qu’ils sont. Ils ne constituent pas une solution en soi : ce qui compte, c’est le sens qui leur est donné, les usages qui en sont faits, et l’écosystème dans lequel ils s’inscrivent.
Ensuite, considérer le collaborateur dans sa globalité, et non comme l’utilisateur d’un seul outil, d’une seule application. Regardons les collaborateurs comme nous regardons nos clients : depuis plusieurs années, les parcours clients ont été repensés, pour plus d’utilité, de confort, de praticité.
Et si on repensait l’expérience collaborateur ?
http://www.julhiet-sterwen.com/
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