La crise économique qui touche la France depuis 2008 marquée par une aggravation de la désindustrialisation et par un commerce extérieur en déficit croissant pose l’enjeu du produire en France avec de plus en plus d’acuité.
Le sondage Ifop pour Pro France montre une augmentation de l’attention que porte les Français à la production nationale. La qualité (44%) et le prix (31%) s’affirment toujours nettement comme les principaux critères dans le choix d’un produit, notamment auprès des catégories socioprofessionnelles les plus modestes (53% des ouvriers citent le prix comme critère déterminant). Le pays de fabrication arrive en troisième position, avec 11% de premières citations, à un niveau au-dessus de celui mesuré en 2011 (-4).
Ce résultat illustre la tendance selon laquelle les Français prennent de plus en plus fortement en compte le pays de fabrication au moment de décider de l’achat d’un produit. 17% d’entre eux le prennent d’ailleurs « systématiquement » en compte (+4 par rapport à 2013), tandis que 45% y prêtent « souvent » attention (+6). L’achat d’un produit « made in France » est alors principalement motivé par des motivations citoyennes et patriotiques, alors que les considérations individuelles apparaissent dans un second temps.
Presque trois quart des Français sont dans cette perspective prêts à payer plus cher un produit fabriqué en France, même si la très grande majorité d’entre eux 66% ne semblent pas disposée à payer un bien français ayant un prix de plus de 10% supérieur à son équivalent étranger (66%). Les retraités et les catégories socioprofessionnelles les plus aisées, à plus fort pouvoir d’achat, semblent dès lors les plus enclins à faire un effort financier pour favoriser le made in France (respectivement 83% et 84% d’entre eux). Les électeurs de Marine Le Pen (64%) et dans une moindre mesure ceux de Jean-Luc Mélenchon (73%), surreprésentés dans les catégories les plus modestes, paraissent a contrario les moins en mesure de soutenir financièrement les produits nationaux.
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