A sept mois du prochain scrutin présidentiel, et dans le contexte de la récente démission d’Emmanuel Macron du gouvernement, le sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio et Lyon Capital livre les enseignements suivants sur le rapport de forces électoral :
– Les résultats viennent plus que jamais confirmer l’extrême fragilité de la situation de François Hollande, inédite pour un Président de la République sortant. Quelle que soit la configuration testée, François Hollande n’accèderait pas au second tour, systématiquement devancé par le candidat des Républicains et Marine Le Pen. En cas de scénario proche de celui de 2012, l’actuel locataire de l’Elysée obtient 14% à 15,5% d’intentions de vote, soit un score peu ou prou de moitié inférieur à son étiage du 22 avril et ne parvient à mobiliser que de 50% à 55% de son électorat d’alors. En outre, François Hollande se trouve désormais sous la menace de Jean-Luc Mélenchon qu’il ne devance que de 0,5 à 1 point. Dans les configurations les plus proches du dernier scrutin présidentiel, le candidat du Parti de Gauche obtient en effet un score de 13,5% à 14,5% d’intentions de vote et fait jeu égal avec François Hollande chez les sympathisants de gauche.
– Emmanuel Macron réalise une percée. Testé pour la première fois depuis son départ du gouvernement de Manuel Valls, l’ancien Ministre de l’Economie recueille 14% à 15% d’intentions de vote, avec des scores plus élevés aux deux extrêmes du spectre générationnel (autour de 20% parmi les 18-24 ans et parmi les 65 ans et plus), ainsi que chez les professions libérales et cadres supérieurs (autour de 25%). Dans un contexte d’offre concurrentielle à gauche, Emmanuel Macron devance Jean-Luc Mélenchon comme Arnaud Montebourg. Surtout, il bénéficie d’un potentiel électoral supérieur à celui de François Hollande (10%). A l’instar de sa structure de popularité, mordant à gauche et à droite, Emmanuel Macron apparaît comme un candidat « attrape-tout » ; ainsi il parvient à rallier sur son nom environ 20% des électeurs de François Hollande en 2012, 25% des électeurs de François Bayrou, et même 15% des électeurs de Nicolas Sarkozy. Pour autant, le fondateur « d’En Marche » ne parvient pas à faire éviter à la gauche le scénario d’un « 21 avril bis », même s’il n’est devancé que de trois points par Nicolas Sarkozy en cas de candidature de l’ancien Président de la République (18% contre 15%).
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