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Sondage 25/02/2016

Baromètre de l’élection présidentielle

A quatorze mois du prochain scrutin présidentiel et dans le contexte de préparation de la primaire de la droite et du centre, la première édition du baromètre Ifop-Fiducial de l’élection présidentielle pour i>TÉLÉ, Paris Match et Sud Radio apporte des enseignements précieux sur le rapport de force électoral.

• Ce sondage vient d’abord confirmer la situation très compliquée que connaît le président de la République dans l’opinion à quinze mois de la fin de son mandat. En effet, dans la plupart des sept hypothèses de premier tour testées par l’Ifop, François Hollande n’apparait pas en situation de se qualifier pour le second tour. Avec des intentions de vote se situant entre 16% et 18% (contre 20,5% à 23% en décembre), François Hollande est devancé aussi bien par Marine Le Pen que par Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy pour les Républicains. L’écart entre ce dernier et l’actuel chef de l’Etat n’est cependant que de 3 points, alors que François Hollande est distancé de 11 points par Marine Le Pen et 14 points par le candidat des Républicains, quand il s’agit d’Alain Juppé. Seules les hypothèses où il est opposé à François Fillon (égalité avec 18%) et Bruno Le Maire (un point d’avance en sa faveur) lui permettent d’envisager l’espoir d’être au second tour.
Quoi qu’il en soit, avec des intentions de vote inférieures d’au moins 10 points à son résultat du 22 avril 2012, et alors que Jean-Luc Mélenchon recueille des scores très proches de son étiage présidentiel, François Hollande pâtit d’une situation assez inédite pour un Président en exercice, à savoir de solliciter un nouveau mandat avec le risque d’un « 21 avril bis ». Comme un symbole de la difficulté de sa relation avec l’opinion, le candidat socialiste ne parvient à mobiliser que moins de la moitié des sympathisants de gauche (42% à 48%) et moins des deux tiers de son électorat du premier tour de 2012. Notons sur ce dernier point que cette difficulté à remobiliser ce socle présidentiel profite en partie à François Bayrou qui capte une part non négligeable (environ 15%) d’électeurs de François Hollande déçus. On retrouve là une partie du mécanisme qui avait permis à François Bayrou lors du scrutin présidentiel de 2007 de dépasser le niveau traditionnel du vote centriste.
Notons enfin que l’hypothèse testée d’une absence de candidature écologiste en avril 2017 (Cécile Duflot recueillant dans les autres configurations des intentions de vote équivalentes au score d’Eva Joly en 2012) n’améliore ni le potentiel électoral de François Hollande, ni les chances d’éviter l’élimination au soir du premier tour (seule l’hypothèse d’un François Hollande candidat unique de la gauche réduit significativement ce risque).

• S’agissant de la compétition interne à la droite dans la perspective de la primaire des 20 et 27 novembre prochain, cette enquête Ifop-Fiducial confirme un net avantage en faveur d’Alain Juppé. Avec 30% des intentions de vote, il réalise un score de premier tour nettement meilleur que celui obtenu par Nicolas Sarkozy (21%), François Fillon (18%) et Bruno Le Maire (17%). Surtout, seule sa candidature permet d’éviter une « pole position » en faveur de Marine Le Pen. Le maire de Bordeaux la devance en effet de 3 points quand la présidente du Front National arrive en tête dans les autres configurations, notamment dans en cas de confrontation « Hollande – Sarkozy ». Au cœur du succès d’Alain Juppé réside sa capacité à apparaître comme un « candidat attrape tout ». Faisant jeu égal avec Nicolas Sarkozy dans le rassemblement de l’électorat UMP de la dernière élection présidentielle (70% expriment une intention de vote en faveur de l’ancien président, 72% pour le maire de Bordeaux), Alain Juppé parvient à mieux rassembler l’électorat du centre. Ainsi, le maire de Bordeaux capte 33% de l’électorat Bayrou 2012 quand Nicolas Sarkozy n’en prend qu’à peine 7%. C’est d’ailleurs pour cela qu’une candidature Juppé fait reculer le socle électoral de François Bayrou de 15% (hypothèse Sarkozy) à 8%. En outre, c’est dans l’hypothèse d’une configuration de premier tour sans François Bayrou, qu’Alain Juppé parvient au score massif de 35% d’intentions de vote et parvient à devancer Marine Le Pen de 7 points. Enfin, le maire de Bordeaux rallie sur son nom une part importante (plus de 20%) d’électeurs François Hollande 2012, sans doute déçus du tour pris par le quinquennat.

• La focalisation sur la faiblesse électorale de François Hollande comme sur le « phénomène sondagier » Juppé ne doit pas occulter la situation de Marine Le Pen, particulièrement favorable dans cette enquête. En effet, à quatorze mois du premier tour du scrutin présidentiel, la présidente du Front National apparait, dans toutes les hypothèses testées, en passe d’accéder au second tour avec un score oscillant entre 25% et 28%. Elle émerge en tête du premier tour dans 5 configurations sur 7, notamment face à François Hollande et Nicolas Sarkozy, qu’elle devance respectivement de 7 et 5 points.
Avec des intentions de vote supérieures de 7 à 10 points à son score du 22 avril 2012, Marine Le Pen bénéficie toujours d’un socle électoral très fidélisé (91% à 95% de ses électeurs de 2012 voteraient à nouveau pour elle en 2017) et de soutiens provenant de la droite – 12% des électeurs de Nicolas Sarkozy de 2012 voteraient pour elle en cas d’affrontement avec Nicolas Sarkozy, cette part atteignant 17% en cas de candidature Juppé et 20% en cas de candidature Fillon ou Le Maire. Pour autant, le vote frontiste, s’il se maintient à un niveau élevé dans ses segments forts traditionnels (jeunes, ouvriers…), peine à dépasser 10% dans les catégories que le Front National vise à convaincre dans une perspective de second tour, comme les personnes de plus de 65 ans ou les cadres supérieurs et professions libérales.

Frédéric Dabi
Directeur Général Adjoint de l’Ifop

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Rapport d'étude

Méthodologie de recueil

Echantillon de 2000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, catégorie socio-professionnelle) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI - Computer Assisted Web Interviewing) du 17 au 19 février 2016.

Vos interlocuteurs

Frédéric Dabi. Directeur Général Opinion

Jean-Philippe Dubrulle Directeur d'études - Opinion & Stratégies d'Entreprises

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