La vague de février du tableau de bord politique Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio, marquée par une adhésion en baisse à la politique conduite par le pouvoir exécutif, livre les enseignements suivants.
Après deux mois consécutif en hausse, la cote d’approbation de l’action du Président de la République est en reflux significatif ce mois-ci. 48% des Français déclarent soutenir la politique d’Emmanuel Macron, contre une proportion de 53% en janvier. Confronté à des mouvements de contestation – surveillants pénitentiaires, personnels des EHPAD, agriculteurs – et à des revers électoraux – élections législatives partielles dans le Territoire-de-Belfort et dans le Val-d’Oise – le chef de l’Etat semble subir les effets d’une repolarisation des électorats. 94% des sympathisants de La République en Marche lui garantissent en effet leur appui, représentant une hausse de 9 points, tandis que la défiance grimpe dans les rangs des proches des autres mouvements politiques, à gauche (33%, -12) comme à droite (48%, -4). Emmanuel Macron garde toutefois à son crédit les bénéfices de sa politique internationale : 77% des personnes interrogées considèrent qu’il défend bien les intérêts de la France à l’étranger. Mais seules 40% d’entre elles le jugent proches de leurs préoccupations (-3).
Le Premier Ministre subit davantage cette vague de repolarisation. 50% des Français perçoivent positivement la politique qu’il conduit à la tête du gouvernement, soit un résultat en recul de 9 points venant annihiler les hausses observées entre novembre 2017 et janvier 2018. Moins protégé par les sympathisants de La République en Marche qu’Emmanuel Macron (82%, -6), Edouard Philippe enregistre des baisses sensibles auprès des sympathisants de son ancien parti Les Républicains (51%, -17), désormais aux mains de Laurent Wauquiez, et de ceux du Front National (23%, -20). Il n’est pas à exclure que le projet d’abaissement de la vitesse maximale autorisée sur les routes départementales, porté par le chef du gouvernement, soit l’une des raisons expliquant la baisse de l’approbation de son action ; il s’agit en tout cas de l’un des sujets ayant le plus alimenté les conversations des Français cette semaine (74% de citations), juste derrière les intempéries et les inondations ayant eu lieu dans différentes régions hexagonales (80%).
Du côté de l’opposition, La France Insoumise demeure comme la formation principale d’opposition au Président de la République malgré la victoire de candidats des Républicains lors des deux élections législatives partielles organisées dernièrement. Une majorité relative de personnes interrogées se représentent la formation de Jean-Luc Mélenchon comme l’incarnation de l’adversité à la majorité présidentielle (37%). A un niveau en-dessous, mais en hausse de 2 points par rapport au mois dernier, Les Républicains recueillent 26% de citations et semblent prendre l’avantage sur le Front National (20%, -2). Le Parti Socialiste n’est toujours mentionné que par 8% des Français, dont à peine 35% de leurs sympathisants.
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