Marquée par la forte défiance des Français à l’égard du couple exécutif, la vague de mars du tableau de bord Ifop et Fiducial pour Paris Match et Sud Radio livre les enseignements suivants.
L’action de François Hollande comme Président de la République suscite l’approbation de moins d’un quart des Français (22%, -4). La cote du chef de l’Etat subit une baisse de 4 points et descend à un niveau qu’elle n’avait plus atteint depuis 2014. François Hollande se voit reprocher un manque de sincérité dans son discours – seules 22% des personnes interrogées considèrent qu’il leur dit la vérité – et sa réélection en 2017 est loin d’être souhaitée (19%, -2), y compris parmi ses électeurs du premier tour de l’élection présidentielle de 2012 (44%, -11).
35% des Français déclarent parallèlement approuver l’action de Manuel Valls à Matignon, correspondant à une baisse de 9 points par rapport au mois dernier. Le Premier Ministre atteint de loin son plus bas niveau depuis sa prise de fonctions depuis avril 2014. Par le passé très largement soutenu dans son camp, Manuel Valls apparaît de surcroît discuté parmi les sympathisants du Parti Socialiste (50%, -21). Sa conduite du gouvernement est sujette à controverses. 43% des personnes interrogées jugent qu’il dirige bien l’action de son gouvernement, soit un résultat en baisse de 11 points par rapport à février, alors qu’elle constituait l’un de ses points forts précédemment.
La défiance à l’égard de l’action du couple de l’exécutif ne profite toujours pas à l’opposition, traduisant une forme de résignation vis-à-vis du pouvoir politique en France. Moins d’une personne sur cinq estime que l’opposition, qu’elle soit incarnée par Les Républicains (19%, -1) ou le Front National (15%, +1), serait en capacité de faire mieux que le gouvernement actuel si elle était au pouvoir. Un gouvernement composé de personnalités du Front National est jugé par une majorité relative de Français capable de faire moins bien (48%, -1).
Les Français ont été marqués par trois thématiques principales cette semaine. Un peu plus d’une personne interrogée sur deux a évoqué l’introduction des rectifications de l’orthographe de 1990 dans les manuels scolaires (61% de citations), le projet de réforme du code du travail présenté par Myriam El-Khomri (59%) et le projet de démantèlement de la « jungle » de Calais (55%). La perspective de l’élection présidentielle de 2017 paraît en revanche loin : la campagne pour la primaire de la droite et du centre a été le sujet de discussions de moins d’un Français sur trois (28%), tandis que l’organisation éventuelle d’une primaire sur la gauche de l’échiquier politique a encore moins attiré l’attention (23%).
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