A quelques jours de la visite officielle de François Hollande en Chine, l’Ifop a réalisé pour Green Lotus une étude auprès des Français dont il ressort les points saillants suivants :
Deuxième puissance économique et politique mondiale après les Etats-Unis, la Chine suscite aujourd’hui un profond sentiment de crainte dans l’opinion publique française. Ainsi, 71% des personnes interrogées se disent inquiètes de la montée en puissance de l’Empire du Milieu, près d’un quart des interviewés se déclarant même « très inquiets » (21%).
Dans ce contexte, 76% des interviewés souhaitent que le Président Hollande s’implique personnellement, lors de sa visite, dans l’obtention de nouveaux contrats commerciaux pour les entreprises françaises en Chine. Comparativement, dans le cadre d’une étude réalisée en février, 82% des Français avaient exprimé un souhait similaire s’agissant de la visite présidentielle en Russie. Les personnes interrogées attendent toutefois nettement moins du Président qu’il incite les capitaux chinois à investir dans l’économie française (56%).
Toujours dans le cadre de la visite des 25 et 26 avril prochains, les attentes de l’opinion publique française apparaissent également fortes s’agissant de la politique internationale, et 72% des Français souhaitent que François Hollande évoque les positions de la Chine et de la France sur les tensions en Corée du Nord.
L’étude souligne par ailleurs qu’au moins les deux tiers des Français attendent du Président Hollande qu’il aborde avec son homologue chinois Xi Jinping la situation des Droits de l’Homme et des libertés publiques en Chine (68%) et qu’il exprime au président chinois sa préoccupation quant à la situation des Tibétains (66%).
Moins pressants sur l’évocation des libertés publiques et des Droits de l’Homme que lors de l’enquête réalisée en février avant la visite de François Hollande en Russie (72% en faisaient un sujet à aborder avec Vladimir Poutine contre 68% aujourd’hui), les Français jugent pourtant à 92% que la situation actuelle est insatisfaisante dans ce domaine en Chine (dont 42% « pas du tout satisfaisante »). Ce constat s’avère général, car partagé dans des proportions assez similaires quelle que soit la catégorie de population interrogée ou la proximité partisane des interviewés. En comparaison, le regard des Français sur la situation en Chine apparaît plus sévère que pour la Russie (86%), et relativement proche de ce qu’ils perçoivent s’agissant du Tibet (94%).
Préoccupés par la question des libertés publiques en Chine et au Tibet, 83% des Français (et jusqu’à 93% des personnes âgées de 65 ans et plus) se disent solidaires du peuple tibétain. Cette solidarité apparaît plus ancrée auprès des sympathisants de gauche (90%) que de droite (81%), même s’il convient de souligner qu’en dépit de certains écarts de score, le soutien au peuple tibétain apparaît largement majoritaire dans toutes les catégories de population interrogées.
En outre, moins d’un quart des Français a une bonne opinion des actuels dirigeants de la République Populaire de Chine (24%). Pour mémoire, la cote d’opinion de Vladimir Poutine s’établissait à 20% en février. Les plus sévères se comptent parmi les femmes (82% de mauvaises opinions), les habitants des communes rurales (80%) mais également parmi les interviewés jugeant la situation en matière de droits de l’homme insatisfaisante (81%).
Les cotes d’opinion des dirigeants russes et chinois ne soutiennent pas la comparaison avec celle du Dalaï-Lama, dont 88% des Français ont actuellement une bonne opinion. A l’instar du soutien apporté à son peuple, le consensus autour du Dalaï-Lama se révèle général, le score de bonnes opinions du guide spirituel et politique tibétain étant supérieur à 80% dans toutes les catégories de population interrogées au cours de l’enquête.
Dans ce contexte, huit Français sur dix souhaitent que François Hollande invite prochainement le Dalaï-Lama en visite officielle à l’Elysée (80%). Envisagé sous la présidence de Nicolas Sarkozy, un tel projet est aujourd’hui soutenu par 74% des sympathisants de droite et 86% des personnes se déclarant proches de la gauche.
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