Si les rencontres en ligne constituent désormais un des principaux modes de formation des couples aux Etats-Unis, qu’en est-il en France et tout particulièrement dans sa capitale où l’usage des nouvelles technologies est particulièrement répandu ? A l’heure où l’on parle beaucoup du triomphe de Tinder, Happn et autres Grinder, CAM4 Le Mag (https://www.cam4lemag.com/) a commandé, à l’occasion du lancement de son premier numéro, une grande enquête pour faire le point sur la manière dont les couples se forment aujourd’hui et sur les usages que les Parisiens peuvent avoir de ces sites et applications de rencontres. Reposant sur le principe d’une « enquête miroir » permettant de comparer les pratiques des Parisiens à celles de l’ensemble des Français, cette étude réalisée par l’Ifop auprès d’un échantillon de 2 000 Parisiens montre que si ces sites contribuent encore peu à la formation des couples, ils constituent un moyen privilégié pour trouver rapidement un partenaire sexuel, ces plateformes y constituant plus qu’ailleurs un terrain de chasse idéal aux adeptes des « coups d’un soir ».
LE POINT DE VUE DE L’IFOP :
Si les sites de rencontres contribuent encore assez peu à la formation des couples, ils constituent à Paris un environnement très propice au recrutement de partenaires sexuels occasionnels, et ceci dans des proportions largement supérieures à ce que l’on observe en moyenne chez l’ensemble des Français. En offrant aux habitants de la métropole un nombre quasi-infini de possibilités de rencontre tout en leur garantissant un anonymat encore plus fort qu’en province, ces sites y apparaissent ainsi comme des lieux où la sexualité peut être débarrassée de toute implication autre qu’elle-même, notamment pour les femmes qui peuvent y multiplier les rencontres sexuelles loin du regard et du contrôle social de leur entourage. Certes, ce phénomène se retrouve pour d’autres modes de rencontre (ex : bars, boites…) et son ampleur dans la capitale tient sans doute aussi pour une part aux spécificités de la sociologie parisienne où sont notamment surreprésentées des populations sexuellement très actives (ex : jeunes, LGBT…). Mais dans une ville qui offre un nombre important de lieux collant plus au scénario classique d’une rencontre romantique, il est possible que les rencontres en ligne y soient plus qu’ailleurs disqualifiées en tant que modes de rencontres affectives légitimes. Il est vrai que le manque d’ambiguïté autour des intentions des personnes ayant « matché » sur ce type de plateformes en font des espaces où le passage à la sexualité revêt un caractère beaucoup moins graduel que dans d’autres contextes, ce qui n’est pas sans leur ôter cette part de mystère et d’enchantement associée spontanément aux rencontres amoureuses. Par rapport aux nombreux autres modes de rencontres disponibles dans la capitale, ils peuvent donc y apparaître comme un outil particulièrement adapté à la pratique d’une sexualité purement récréative, centrée sur l’épanouissement sexuel plutôt que sur les contraintes du couple.
François Kraus
Directeur du pôle “Politique / Actualités” de l’Ifop
Responsable du pôle “Genre, sexualités et santé sexuelle” de l’Ifop
CONTACTS :
Pour toute demande de renseignements à propos de cette étude ou pour obtenir des informations quant aux conditions de réalisation d’une enquête similaire, vous pouvez contacter directement François Kraus au 0661003776
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