Si une récente enquête de l’Ifop réalisée en août dernier pour la Lettre de l’Opinion indiquait qu’une large majorité de Français demeurait favorable au mariage homosexuel (65 % contre 63 % un an plus tôt), le droit à l’adoption pour les couples homosexuels divisait davantage les Français et l’adhésion à cette idée était en recul à 53 %, soit 5 points de moins que l’année précédente.
La question posée pour l’association les Adoptés confirme les réticences de l’opinion publique sur ce sujet. Invitées à se prononcer sur le principe leur semblant comme devant être garanti prioritairement dans le cadre de ce débat de société, 63 % des personnes interrogées répondent « qu’il faut que les enfants puissent avoir un père et une mère » contre 34 % qui affirment « qu’il faut que les couples homosexuels puissent adopter des enfants ».
Les réponses varient très fortement selon différents clivages :
Un clivage politique : si les sympathisants de gauche sont très partagés (49 % pour le droit d’adoption contre 48 % pour l’autre principe), les sympathisants de l’UMP et ceux du Front National mettent très massivement la priorité (à respectivement 79 % et 76 %) sur le fait que chaque enfant adopté puisse avoir un père et une mère.
Plus on avance en âge, plus ce principe est évoqué : il n’est cité que par 52 % des moins de 35 ans et par 57 % des 35-49 ans, mais cette proportion atteint ensuite 70 % auprès des 50-64 ans et 78 % parmi les 65 ans et plus.
De la même façon, si les professions libérales et les cadres supérieurs, davantage adeptes du libéralisme culturel, mentionnent en priorité (52 %) le droit à l’adoption pour les couples homosexuels, et que les professions intermédiaires le placent quasiment à égalité avec l’autre principe (47 % contre 49 %), les milieux populaires semblent camper sur une vision traditionnelle en la matière : 71 % des ouvriers et 60 % des employés jugeant prioritaire le fait que chaque enfant adopté puisse avoir un père et une mère.
Enfin, sans surprise, cette représentation est ultra-dominante parmi les catholiques pratiquants (86 %), elle reste majoritaire parmi les non-pratiquants (70 %) quand les non-baptisés penchent à 59 % pour ce principe contre 37 % qui défendent en priorité le droit à l’adoption pour les couples homosexuels.
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