Alors que l’Assemblée nationale examine le projet de loi de réforme du Code du travail par ordonnances promis par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, l’Ifop et Atlantico.fr publient un sondage mesurant le niveau d’adhésion des Français à quatre mesures emblématiques contenues dans le texte.
Si les Français se disent largement favorables à la possibilité de négocier par accord au niveau de l’entreprise (71% favorables) et à la proposition de fusion des différentes instances représentatives du personnel (65%), leur niveau d’adhésion est plus fragile concernant des mesures de nature plus individuelles. Ainsi 57% des Français sont favorables à l’instauration d’un plancher et d’un plafond pour les indemnités d’un salarié licencié « sans cause réelle ni sérieuse » et seulement 52% d’entre eux adhèrent à l’idée d’un « contrat de chantier », qui permettrait à une entreprise de se séparer d’un salarié à l’issue d’un chantier ou d’un projet pour lequel il aurait été spécifiquement embauché.
Dans le détail, on observe que les salariés sont systématiquement moins favorables aux quatre mesures énoncées que les dirigeants d’entreprise et les retraités. C’est particulièrement vrai concernant le « contrat de chantier » : les salariés sont une minorité à se montrer favorables à cette mesure (47%), contre 71% pour les dirigeants d’entreprise et 62% pour les retraités.
Enfin, on note que les sympathisants de La République En Marche ! et des Républicains ont des avis très proches concernant le contenu de cette réforme du Code du travail. Ainsi, ils sont respectivement 85% et 86% à être favorables à la négociation d’entreprises, 85% et 88% favorables à la fusion des instances représentatives, 78% et 75% favorables au barème prud’homal, 74% et 75% au « contrat de chantier ». A gauche, les sympathisants du Parti socialiste sont majoritairement favorables aux mesures proposées, excepté le « contrat de chantier » (48% favorables) et il est intéressant de noter que, si les sympathisants de la France Insoumise ne sont globalement pas favorables au contenu de cette réforme, ils sont 60% à adhérer à la négociation d’entreprises, c’est-à-dire la fameuse « inversion de la hiérarchie des normes ».
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