Cette vague d’enquête réalisée après le déclenchement de l’affaire Fillon et avant le ralliement de François Bayrou à Emmanuel Macron montre que les ennuis judiciaires du candidat de la droite ont eu un impact particulièrement appuyé dans l’électorat des catholiques pratiquants. François Fillon ne recueille plus que 37% des voix dans cette catégorie de la population contre 49% au début du mois de janvier. Cette baisse de 12 points est deux supérieure à sa baisse dans l’ensemble de la population (-5 points) et chez les catholiques non pratiquants (-6 points). Parmi les personnes se déclarant sans religion, où il était très faible (12%), il ne perd qu’un 1,5 point. C’est donc principalement dans la population catholique et particulièrement parmi les catholiques pratiquants que la réprobation morale et éthique suscitée par cette affaire a été la plus vive.
Ce décrochage de François Fillon parmi les catholiques pratiquants ne s’est pas produit au profit de Marine Le Pen qui est créditée de 21% des voix (-4 points par rapport à l’enquête de janvier) mais vraisemblablement d’Emmanuel Macron. Dans cette enquête, réalisée avant l’annonce du ralliement de François Bayrou, le leader d’En Marche ! passe ainsi de 9 à 17% parmi les pratiquants. Ce gain de 8 points s’accompagne d’une hausse de 5 points parmi les non-pratiquants (de 17% à 22%) alors que la progression est très modeste chez les sans religion (+2 points). La hausse moyenne enregistrée par Emmanuel Macron entre début janvier et fin février avant le ralliement du leader du Modem, qui est de 3 points (de 17% à 20%) s’est donc pour l’essentiel produite dans les milieux catholiques avec un basculement d’une partie de ces voix de François Fillon vers Emmanuel Macron.
partager