L’opinion se révèle relativement partagée sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy un an après la défaite de ce dernier : 54% des Français estiment ainsi que le bilan est négatif contre 46% qui le jugent positif. La France continue donc de se diviser en deux blocs sur le sujet, et bien que comparaison ne soit pas raison, on remarque en analysant les résultats du second tour de 2012 (48,5% pour Sarkozy contre 51,5% pour Hollande) que le temps n’a pas généré d’indulgence supplémentaire à l’égard de l’ancien Président. Si l’on se penche sur les détails de cette enquête, on note que le regard que portent les Français sur cette période est très fortement indexé sur la sensibilité politique de chacun.
A gauche, seuls 11% des sympathisants pensent que le bilan Sarkozy est globalement positif contre 96% à l’UMP et, chose étonnante, 64% au Front national. Ce dernier score est un des principaux enseignements que l’on peut tirer du sondage, en particulier lorsque l’on connait la rhétorique adoptée par les dirigeants du FN à l’égard de l’UMP. Ce résultat fait cependant probablement écho à une évolution des consciences puisque l’électorat frontiste s’était nettement détourné du candidat de l’UMP en 2012 après avoir eu le sentiment d’avoir été dupé en 2007. Ce regard actuel sur l’action de l’ancien locataire de l’Elysée peut s’expliquer par l’impact des premiers mois d’un quinquennat Hollande qui semble inciter les électeurs FN à revisiter leur vision de l’époque Sarkozy.
Pour ce qui est de l’UMP, le résultat est d’autant plus intéressant qu’il intervient à une période où de nombreuses voix s’élèvent pour demander un droit d’inventaire sur ce qui a été fait pendant ces cinq années. Comme déjà dit plus haut, 96% des sympathisants UMP jugent le bilan positif, ce qui relativise très fortement la demande d’une remise en perspective de la politique menée jusqu’en 2012. Ce score est assez spectaculaire, mais il n’est pas négligeable de noter que seulement 10% de l’électorat UMP estime que le bilan est “très positif” contre 86% qui affirment que tout n’a pas été réussi mais que ce n’était pas si mauvais compte tenu du contexte économique. On peut ici confronter deux lectures qui ne sont d’ailleurs pas forcément contradictoires :
• Les plus “sarkozystes” en feront une lecture très positive en claironnant que l’électorat UMP reste soudée derrière son ancien leader tout en étant conscient des difficultés qu’il a traversé. Autrement dit, il aura réussi a mener le bateau à bon port en dépit de la tempête qu’il a essuyé.
• A l’inverse, les partisans du droit d’inventaire retiendront d’avantage la première partie des résultats en déclarant que tout n’a pas été réussi et que l’on peut mieux faire afin d’éviter une prochaine défaite.
Le phénomène inverse se produit au Front National : 58% seulement des électeurs de Marine Le Pen ont une opinion favorable du mandat de Nicolas Sarkozy, alors que 64% des sympathisants de ce parti sont positifs vis-à-vis de lui. Signal supplémentaire d’une capacité d’attraction de Marine Le Pen sur des terres de gauche.
partager