Menée dans cinq pays européens (Allemagne, Italie, Royaume-Uni, France, Espagne), cette étude de l’Ifop pour le Mouvement pour la France (MPF) révèle en premier lieu la généralisation d’un fort degré d’inquiétude à l’égard du déficit public dans chacun de ces pays. Cette thématique suscite un relatif consensus européen, l’inquiétude atteint ainsi 90% en Italie, 88% en France et en Espagne, 84% en Allemagne et 81% au Royaume-Uni. Exception faite de l’Allemagne, ce niveau d’inquiétude se stabilise ou progresse partout par rapport à une précédente enquête datée de mars 2010.
Les Français (61%), les Espagnols (70%) et les Italiens (62%) estiment très majoritairement qu’une crise similaire à la crise grecque, irlandaise ou portugaise pourrait survenir dans leurs pays respectifs, contrairement aux Britanniques (47%). L’Allemagne apparaît à ce sujet comme le pays le moins inquiet, 36% des personnes interrogées jugeant leur pays exposé à une telle crise.
Dans ce contexte, et face aux difficultés financières de la Grèce, la solidarité européenne se révèle fragile : près de six Allemands sur dix (59%) et huit Britanniques sur dix (80%) se refusent à aider la Grèce. A l’inverse, les Espagnols (58%), les Français (59%) mais surtout les Italiens (73%), soit les trois pays craignant le plus la « contagion », pensent majoritairement qu’il faut soutenir leur voisin en difficulté. A noter également que bien qu’encore très majoritaire, le refus d’aider la Grèce recule sensiblement en Allemagne (59% aujourd’hui contre 76% en mars 2010), signe que la pédagogie effectuée par le gouvernement Merkel sur la nécessaire solidarité à fait évoluer les mentalités.
Expliquant sans doute en partie ce refus, près des deux tiers des Allemands pensent que leur pays a fait des efforts pour rester compétitif face à la mondialisation (64%, dont 20% « beaucoup d’effort »). Si une courte majorité de Français (53%) et de Britanniques (53%) partage ce point de vue, les Italiens (40%) et les Espagnols (39%) sont en revanche plus sévères avec eux-mêmes et leurs gouvernements.
En dépit des craintes exprimées à travers ces réponses, seuls les Britanniques considèrent majoritairement que l’appartenance à l’Union Européenne est une mauvaise chose (60%). 61% des Français pensent au contraire que c’est une bonne chose (contre 64% en décembre 2010), un avis partagé par 74% des Espagnols, 72% des Italiens et 65% des Allemands.
Néanmoins, bien que soucieux de rester au sein de l’Union Européenne, les Français apparaissent partagés quant au maintien de la libre-circulation des personnes à l’intérieur de l’UE (50%). L’autre moitié soutient à l’inverse un rétablissement des contrôles aux frontières (50%). Les Français se distinguent sur ce point de leurs voisins allemands (62% s’expriment en faveur du maintien de la libre-circulation), espagnols (61%) et italiens (61%).
Enfin, moins d’un Français sur trois exprime le souhait de revenir au Franc (29%). Le retour à la monnaie nationale est soutenu par environ un tiers des Italiens (31%) et des Espagnols (34%). Les Allemands sont sur ce point les plus déterminés : 40% expriment le désir de revenir au Mark.
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