Alors que la loi pénalise depuis sept ans les insultes et les agressions à caractère homophobe, la police nationale déclare n’avoir aucune donnée statistique sur le sujet. Le magazine Têtu a donc commandé à l’Ifop la première grande enquête de victimisation auprès de la population homosexuelle en France.
Les réponses recueillies par notre enquête sont riches d’enseignement :
– Un tiers des gays et bisexuels interrogés ont déjà fait l’objet d’insultes à caractère homophobe (31%), sachant que leur proportion monte à 48% chez les personnes exclusivement homosexuel(e)s. En effet, les bisexuel(e)s – qui affirment généralement moins leur identité sexuelle – sont beaucoup moins nombreux à être victimes de ce type d’agression (12%).
– 14% des gays et bisexuels déclarent avoir été victime d’une agression physique homophobe. Là aussi, la proportion de victimes d’agressions à caractère homophobe varie en fonction du degré d’affirmation de son identité sexuelle : 24% chez les homosexuel(e)s, 5% chez les bisexuel(e)s.
Un des principaux enseignements de cette enquête est que les agressions verbales à caractère homophobe sont plus fréquentes que les agressions à caractère raciste.
– En effet, si l’on compare ces résultats à une enquête réalisée pour le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) auprès de minorités visibles, on note que les agressions verbales à caractère homophobe (31%) sont plus répandues que les agressions liées à la couleur de peau (25%).
– De même, le nombre de gays, bisexuel(le)s et lesbiennes à avoir fait l’objet d’agressions physiques à caractère homophobe est beaucoup plus élevé (14%) que le nombre de personnes appartenant à une minorité visible déclarant avoir été victime de violence physique (7%).
partager