Dans un contexte où la potentielle candidature à l’élection Présidentielle de 2012 du Directeur du FMI suscite de fortes attentes et où le Président de la République se voit concurrencé sur sa droite par un Front National en pleine ascension, le sondage Ifop réalisé pour France Soir testant deux hypothèses de candidature PS nous permet de tirer quelques enseignements :
– Marine Le Pen, dans l’hypothèse où Martine Aubry porterait la candidature du PS, atteint le score symbolique de 20%, rendant ainsi incertain l’ordre d’arrivée au 1er tour et menaçant tant Martine Aubry (22%) que Nicolas Sarkozy (23%). Il apparaît dans cette configuration que la candidate du Front National obtient ses meilleurs scores parmi les catégories populaires (32% des employés et 37% des ouvriers). En outre, on observe un phénomène inversé par rapport à 2007 où Nicolas Sarkozy avait réussi à capter l’électorat de Jean-Marie Le Pen : 84% des électeurs du Front National en 2007 se prononcent en faveur de la nouvelle Présidente du parti ainsi que 18% de l’électorat du Président sortant. Ces scores expliquent en partie, le résultat obtenu par Marine Le Pen et sa solide position de « 3e femme ».
– Dominique Strauss-Kahn, candidat le mieux placé avec 26% d’intention de vote (soit 4 points de plus que Martine Aubry dans la même configuration), devance le Président sortant de 4 points et permet ainsi d’éloigner le Parti Socialiste du spectre d’un 21 avril. A la différence des autres candidats socialistes, l’actuel directeur du FMI réussit à attirer au premier tour un tiers de l’électorat sénior, traditionnellement acquis à la droite : 34% des 65 ans et plus se prononcent en sa faveur contre 26% dans l’hypothèse d’une candidature de Martine Aubry. Par ailleurs, DSK parvient à mordre de façon non négligeable sur le Centre. Ainsi, la totalisation des intentions de vote en faveur de François Bayrou, Dominique de Villepin et Hervé Morin s’établit à 15,5% face à Martine Aubry mais seulement à 13% lorsqu’ils sont opposés à l’ancien Ministre de l’économie et des finances du gouvernement Jospin. Par ailleurs, en dépit du gain de 0,5 points enregistré par Olivier Besancenot et Jean-Luc Mélenchon dans l’hypothèse d’une candidature de Dominique Strauss-Kahn, les critiques à l’encontre de ce dernier concernant son statut de directeur du Fond Monétaire International ne semblent pas impacter pour le moment les sympathisants de gauche, en attente d’une alternative au Président en place et prêts à prendre une assurance « tout risque ». Relevons enfin que dans cette hypothèse d’une candidature DSK, Nicolas Sarkozy n’obtient que 22% des intentions de vote, devançant de trois points seulement Marine Le Pen (19%).
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