France-Soir a récemment proposé à l’Ifop de réaliser un sondage sur une question « classique » de la sociologie électorale, à savoir le positionnement politique des Français sur un axe gauche-droite. Trois enseignements sont à relever :
– Un tiers des personnes interrogées se positionne sur la réponse « ni à gauche, ni à droite », soit une progression de 4 points depuis la dernière campagne présidentielle. Ce chiffre préoccupant pour la santé de notre vie démocratique est à relier à la défiance croissante des Français à l’égard du personnel politique que la très forte abstention à tous les scrutins depuis 2007 a exacerbée. A cet égard, on observe que les segments de population se disant ni à gauche, ni à droite recoupent largement les catégories de Français les plus abstentionnistes : jeunes âgés de 18 à 25 ans, ouvriers et employés,
– La part des personnes se disant de gauche (25%) excède celle de droite (19%, -3 points depuis 2007) tandis que le centre obtient 15%. La gauche recueille des scores supérieurs à sa moyenne dans des catégories aussi hétérogènes que les cadres supérieurs ou professions libérales (un tiers se déclare de gauche contre 22% pour la droite) et les ouvriers (30%). A l’inverse, le positionnement à droite s’avère le plus élevé auprès des personnes âgées de plus de 65 ans (37% contre 25% pour la gauche), dont on sait que cette catégorie constitue le cœur de cible électoral de la majorité présidentielle,
– Enfin, une part marginale de personnes interrogées se classe aux pôles extrêmes que ce soit très à gauche (4%) ou très à droite (3%). Il convient sans surprise de noter la surreprésentation des sympathisants FN se disant très à droite (34%).
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