La vague de juillet du tableau de bord Ifop-Paris Match, marquée par un recul sensible de l’approbation de l’action du couple exécutif, livre les enseignements suivants :
– Après une légère remontée au mois de juin (+1 point), la cote d’approbation de l’action de François Hollande comme Président de la République pâtit d’une baisse de 3 points et atteint 30%, soit le niveau le plus bas enregistré par François Hollande depuis sa prise de fonction. Ainsi, 70% des Français déclarent désapprouver l’action du Président de la République, avec de surcroît l’augmentation de la part des plus mécontents à l’égard du chef de l’Etat : aujourd’hui, 44% des Français déclarent ne « pas du tout » l’approuver, contre 41% le mois dernier.
– François Hollande enregistre ce mois-ci une évolution globalement négative de ses traits d’image : seule sa capacité à bien défendre les intérêts du pays à l’étranger demeure un trait associé par la majorité des Français (pour 52%, -2 points depuis juin). On observe surtout une érosion importante sur la proximité du Président avec les préoccupations des Français (34%, -6) et sur la véracité de son discours (30%, -7 points), alors que ces traits constituaient des points forts de François Hollande dans l’opinion et se situaient au-dessus de sa cote d’approbation. Enfin, seuls trois Français sur dix estiment que le chef de l’Etat mène une politique efficace contre les déficits (30%, -1) et une bonne politique économique (27%, +2 points depuis juin, stable par rapport à mai).
– La cote d’approbation de l’action de Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre enregistre une baisse importante, qui annule le rebond observé au mois de juin dernier (34%, -5 points par rapport à juin, plus bas résultat mesuré depuis son entrée à Matignon). Les traits d’image du Premier ministre évoluent quant à eux de manière hétérogène : la perception par les Français de sa politique sociale (38%, -1), sa proximité des préoccupations des Français (38%, stable) et sa politique économique (34%, +2 points) varient peu par rapport au mois dernier ; en revanche, sans doute à la suite des changements à la tête du ministère de l’Ecologie, Jean-Marc Ayrault apparaît moins comme un homme de dialogue (43%, -4) mais progresse dans sa capacité à diriger l’action de son gouvernement (42%, +3).
– Dans ce contexte d’érosion de l’approbation de l’action du couple exécutif, le jugement à l’égard de l’opposition progresse légèrement puisque 40% des Français estiment qu’elle ferait mieux que le gouvernement actuel si elle était au pouvoir (+2). On relève que les 18-24 ans (50%) et les artisans ou commerçants (55%) constituent les segments de population les plus confiants à l’égard de l’opposition. Il est à noter que près de la moitié des sympathisants de l’UDI (49%) et d’un quart des proches de l’UMP (23%) doutent de la capacité de l’opposition à faire mieux si elle était au pouvoir.
– Hormis le débat autour de la réforme des retraites (63%), les sujets politiques ont relativement peu alimenté les conversations des Français au cours du mois écoulé. Les principaux objets de discussion ont été les troubles du pouvoir égyptien (62%), les problèmes de santé de Nelson Mandela (56%) et la remise en cause de l’arbitrage en faveur de Bernard Tapie (55%). Le rejet des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy a été évoqué par la moitié des Français (50%, 52% à l’UMP), et le départ de Delphine Batho du ministère de l’Ecologie par seulement 46%, juste derrière les révélations sur l’espionnage présumé de l’Union Européenne par les services de renseignement américains, sujet pourtant relativement peu commenté (47%). Enfin, on observe que la stabilisation du chômage en mai (39%) fait beaucoup moins parler que sa hausse en avril dernier (70%).
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