Marquée par la baisse sensible de l’approbation de l’action de l’exécutif, la vague de septembre du tableau de bord politique Ifop-Paris Match livre les enseignements suivants :
– Moins d’un Français sur deux déclare approuver l’action de François Hollande comme Président de la République (47%). En baisse de 9 points par rapport à la vague de juillet, l’approbation de son action est aujourd’hui minoritaire. Toutefois, le chef de l’Etat bénéficie toujours du soutien massif de la gauche – 92% de ses électeurs et 82% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon du 22 avril 2012 approuvent son action – et suscite surtout une forte défiance à droite chez un électorat fortement mobilisé. Seuls 9% des électeurs de Nicolas Sarkozy et 22% de ceux de Marine Le Pen sont en accord avec son action. Au-delà de cet indicateur d’approbation de l’action – sensible aux récentes critiques en termes d’inaction ou d’immobilisme de l’exécutif – l’image plus globale de François Hollande est parallèlement moins entachée. Malgré des baisses notables, une majorité de Français continue de considérer qu’il est proche de leurs préoccupations (61%, -7), qu’il défend bien les intérêts de la France à l’étranger (59%, 7) et qu’il renouvelle la fonction présidentielle (58%, -7). L’appréciation de son action pour lutter contre la dette et les déficits, minoritaire aujourd’hui, est plus modérée (45%, -8).
– En dépit d’un niveau d’approbation plus élevé, les représentations liées à l’action de Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre suivent la même évolution. 56% des Français jugent positivement son action, soit une baisse de 7 points (et de 12 points depuis sa prise de fonction). Le Premier ministre est légèrement moins soutenu par la gauche que celui qui l’a nommé à Matignon (87% des électeurs de François Hollande et 76% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon approuvent son action), mais suscite moins de rejet à droite, le vainqueur de l’élection présidentielle cristallisant les critiques : 30% des électeurs de Nicolas Sarkozy et 40% des électeurs de Marine Le Pen portent ainsi un jugement positif sur le chef du gouvernement. En termes d’image, Jean-Marc Ayrault subit des baisses parfois sensibles, mais est jugé globalement positivement. Plus de deux tiers des personnes interrogées estiment qu’il est un homme de dialogue (72%, -2), après sa présence fortement commentée à l’Université d’été du MEDEF, et qu’il dirige bien l’action de son gouvernement (67%, -10). Sur ce dernier point, sa capacité à exercer un leadership sur l’équipe gouvernementale semble moins évidente après les prises de parole perçues comme divergentes entre ministres (nucléaire, audiovisuel public …). Il est également jugé proche des préoccupations des Français (60%, -7) et comme menant une bonne politique sociale (59%, -8).
– Parallèlement l’opposition ne capitalise pas sur la baisse de l’approbation de l’action de l’exécutif et sa crédibilité subit un reflux de 2 points (39%, -5 points depuis juin). Les électeurs de Nicolas Sarkozy mis à part (79% de crédibilité auprès de cet électorat), l’ensemble des segments sociodémographiques de la population estiment en majorité que l’opposition ne ferait pas mieux que le gouvernement actuel si elle était au pouvoir. Les Français émettent ainsi un jugement désabusé sur la situation politique nationale.
L’inquiétude sociale domine dans les préoccupations des Français. La diminution jusqu’à 6 centimes des prix des carburants a animé les conversations de trois Français sur quatre cette semaine (76%). 60% ont également évoqué la hausse du chômage en juillet, alors que le cap des trois millions de personnes au chômage en France vient d’être dépassé et que l’Union européenne n’est pas non plus épargnée. Dans ce contexte, la campagne pour la présidence de l’UMP (28%) et le débat autour du Traité européen (21%) ont été très peu présents dans les conversations.
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