Comme en novembre dernier, au lendemain de la primaire socialiste, l’Ifop et Paris-Match ont mené une enquête sur l’image comparée de François Hollande et Nicolas Sarkozy. Sur la plupart des dimensions testées, le candidat du PS subit une détérioration de son image, sans que le probable candidat de l’UMP ne puisse vraiment en profiter, une part grandissante des électeurs se réfugiant dans le « ni ni ».
François Hollande reste « le plus capable de mener une bonne politique sociale » pour 46% des interviewés, soit une baisse de 6 points par rapport à la dernière mesure effectuée par l’Ifop en novembre 2010. Nicolas Sarkozy ne progresse pourtant pas (18% de citations, un score stable), 36% des personnes interrogées (+6 points) refusant de choisir entre l’un ou l’autre sur cette dimension sociale. S’agissant de la sensibilité à la préoccupation des Français, le constat est le même : François Hollande recule, Nicolas Sarkozy reste minoritaire et la part des « ni ni » augmente.
Le même phénomène s’observe sur les autres dimensions, davantage liées à la stature présidentielle, où Nicolas Sarkozy dominait en novembre : François Hollande recule, Nicolas Sarkozy ne progresse pas, voire perd lui aussi du terrain. Ainsi, 34% des Français estiment que le candidat socialiste est « le plus capable de porter un projet pour la France » (score stable), 29% (-5 points) préférant François Hollande, 37% (+5) ne faisant confiance ni à l’un ni à l’autre de ce point de vue. En ce qui concerne « la défense des intérêts de la France à l’étranger », ou bien encore le fait d’avoir une « étoffe présidentielle », François Hollande recule, de même que Nicolas Sarkozy, ce dernier conservant toutefois un leadership relatif.
Dans ce contexte d’indécision croissante vis-à-vis des deux candidats, on note une évolution forte s’agissant de la capacité à « mener une politique efficace contre la dette et les déficits publics » : sur cette question aujourd’hui perçue comme cruciale par l’opinion, François Hollande perd 2 points (25%), Nicolas Sarkozy en concède 5 (32%), et plus de 4 Français sur 10 (43%) ne font désormais confiance ni à l’un ni à l’autre pour régler ce problème. Cette dimension qui constituait jusqu’à présent un atout relatif pour Nicolas Sarkozy semble mener une part croissante des Français dans l’attentisme, voire la défiance vis-à-vis des principales forces politiques.
Relevons enfin une évolution très sensible s’agissant de la « capacité à l’emporter à l’élection présidentielle » où l’on observe un véritable resserrement entre les deux candidats. 37% des interviewés parient sur François Hollande (-10 points par rapport à novembre), et 35% choisissent Nicolas Sarkozy (+6 points). De ce point de vue, l’évidence d’une victoire de François Hollande en mai prochain perd de sa consistance dans l’opinion.
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