Les ouvriers, premiers mécontents du Président.
Trois points perdus pour François Hollande et quatre pour Jean-Marc Ayrault. Les classes populaires doutent.
A la veille de la trêve estivale, l’opinion publique, après un court moment de respiration, se révèle à nouveau très marquée par la conflictualité de l’affrontement présidentiel : d’un côté, un exécutif majoritairement approuvé mais néanmoins en baisse pour le second mois consécutif ; de l’autre, un électorat d’opposition déjà très mobilisé sur des thématiques assez sarkozyennes.
Avec 56% de satisfaits (- 3) et 44% de mécontents (+ 4), François Hollande conserve une cote positive et reste majoritaire dans toutes les catégories, sauf les 65 ans et plus (49%), les commerçants, artisans et chefs d’entreprise (37%). Il recule chez les ouvriers (- 9) et les cadres moyens (- 8) alors qu’il progresse chez les cadres supérieurs (+ 8). Mais la progression du mécontentement (+ 4) le situe à un niveau supérieur à celui de Nicolas Sarkozy il y a cinq ans : “Je pense qu’il est moins idéologique que ce que je pensais de lui ; il est socialiste mais il est conscient des réalités”, nuance un cadre moyen quinquagénaire. Une jeune commerçante explique : “Je m’étais préparée à être hyper-déçue et, au final, je suis moins déçue que ce à quoi je m’attendais, mais je suis quand même déçue.”
L’électorat de l’opposition se remobilise
À un niveau plus élevé (61% de satisfaits, – 4), le Premier ministre enregistre des évolutions similaires : + 8 de mécontents (37%). Contrairement à Hollande par rapport à Sarkozy, lui fait mieux que Fillon en juillet 2007 : cinq points de plus que son prédécesseur.
L’électorat de l’opposition se remobilise (+ 11 en deux mois pour le Président et + 15 pour le Premier ministre). Tout se passe comme si on assistait, à droite, à une “resarkoïsation” des esprits. La remise en cause de la défiscalisation des heures supplémentaires témoigne de ce mécontentement : “C’était un avantage pour moi, que je vais perdre.” Le nouveau pouvoir devra faire attention à la rentrée de bien différencier dans l’antisarkozysme ce qui est le rejet personnel de l’ex-président et le détail des mesures qu’avait prises celui-ci et dont certaines pourraient être majoritairement regrettées
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