Dans l’enquête Ifop pour le Journal du Dimanche, une offre électorale resserrée a été soumise aux personnes interrogées. Cette offre retient les seuls candidats avérés et potentiels ayant exprimés leur confiance quant à l’obtention des 500 parrainages nécessaires pour se présenter. Dans ce cadre, de nombreuses candidatures, notamment Marine Le Pen pour le Front National, n’ont pas été testées. Cela entraîne une modification profonde du rapport de force électoral. Sans Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy et François Hollande obtiennent chacun 33% des intentions de vote, François Bayrou 17% et Jean-Luc Mélenchon 9%. Avec 33% d’intention de vote, Nicolas Sarkozy bénéficie largement de l’absence de Marine le Pen, son score étant pour la première fois supérieur à son étiage du premier tour de la dernière élection présidentielle. 40% des électeurs de Marine Le Pen ayant exprimé une intention de vote se portent sur Nicolas Sarkozy, 22% sur François Bayrou, 18% sur François Hollande et 9% sur Jean-Luc Mélenchon. Pour autant, en dépit de l’absence de Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy demeure devancé par François Hollande dans de nombreux segments de « la France du travail » : personnes âgées de 35 à 49 ans, ouvriers, salariés du secteur privé. Cette offre électorale resserrée profite également à François Hollande qui obtient un score supérieur de 3 à 4 points comparé à ses intentions de vote traditionnelles mesurées quotidiennement par l’Ifop et Fiducial. L’impact de cette offre électorale réduite est encore plus forte pour François Bayrou qui profite de l’absence des candidatures Corinne Lepage, Hervé Morin, Dominique de Villepin et Christine Boutin. Le candidat du MoDem apparaît également comme le réceptacle d’un vote antisystème que captait précédemment Marine Le Pen. Au-delà des candidatures Hollande, Sarkozy et Bayrou, Jean-Luc Mélenchon obtient 9% dans cette configuration particulière, Eva Joly et Nicolas Dupont Aignan 3%, les deux candidats d’extrême gauche 1%.
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