Pour le cinquantième anniversaire du concile de Vatican II, l’Ifop a cherché pour La Croix à mettre en perspective les représentations associés à l’Eglise catholique de l’époque, en octobre 1961, à aujourd’hui. L’étude livre les enseignement suivants :
– Les Français accordent aujourd’hui moins d’importance à l’Eglise catholique. En reflux de 12 points par rapport à 1961, la proportion de personnes interrogées baptisées dans la religion catholique s’élève à 80%. La tendance à avoir fait ou avoir l’intention de faire baptiser ses enfants est elle-aussi en baisse et devrait contribuer à accélérer ce phénomène de moindre importance de la religion catholique dans la vie des Français. Les personnes baptisées ayant fait ou ayant l’intention de faire baptiser leurs enfants représentent aujourd’hui 58% de la population contre 82% au lendemain du concile de Vatican II. La fréquentation de la messe en est logiquement impactée. D’une part, 58% des personnes ayant suivi ce rite ne se rendent aujourd’hui jamais à la messe, contre 26% en 1961. D’autre part, 7% s’y rendent tous les dimanches ou le plus souvent possible, contre 38% à l’époque.
– L’Eglise catholique jouit toujours d’une bonne image globale, mais les Français ne souhaitent pas en majorité qu’elle joue un rôle politique dans la société. 79% des personnes interrogées considèrent comme juste dans l’ensemble ou au moins en partie l’affirmation selon laquelle elle défend la morale (-9 par rapport à 1961) et 74% l’affirmation selon laquelle elle maintient l’ordre et les bonnes traditions (-6). Auprès des plus fidèles, c’est-à-dire ceux qui vont à la messe au moins tous les dimanches, nous notons une forte hausse de la proportion de personnes estimant comme juste dans l’ensemble les affirmations selon lesquelles l’Eglise catholique crée une communauté où chacun trouve sa place (70%, +26) et lutte contre la misère (67%, +43). Principaux griefs qui lui sont adressés : deux tiers des Français s’accordent au moins en partie sur le fait qu’elle s’occupe plus de défendre ses intérêts que de servir Dieu (66%, +22) et qu’elle exige de tous les fidèles qu’ils pensent la même chose (64%, -3). A l’instar des résultats obtenus juste après le concile de Vatican II, seules 17% des personnes interrogées jugent enfin qu’elle devrait intervenir en politique (+3). Hormis auprès des plus fidèles (65%), seule une petite minorité partage la même opinion dans l’ensemble des segments sociodémographiques de la population.
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