A l’heure du forum économique mondial de Davos, François Hollande est revenu lors de ses vœux aux acteurs de l’économie et de l’emploi en début de semaine sur le calendrier de la mise en place du pacte de responsabilité ainsi que sur les mesures envisagées.
Cette annonce a suscité des réactions contrastées, tant de la part des différents partenaires sociaux que de celle des acteurs politiques. Faisant de l’investissement et de l’emploi les priorités du gouvernement, ce pacte prévoit notamment la poursuite de la baisse des charges fiscales des entreprises, (une baisse amorcée en novembre 2012 lors du lancement du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi) en échange de contreparties – principalement en termes d’emploi des jeunes et des séniors. Vivement critiquée par certains dirigeants du Front de Gauche, cette politique « sociale-démocrate » ou encore « politique de l’offre », de l’aveu même du Président de la République, contient nombre d’éléments traditionnellement associés à une politique économique de droite.
Pour autant, les Français continuent de distinguer nettement la politique économique de François Hollande de celle qui avait été prônée par son prédécesseur Nicolas Sarkozy : près des deux tiers des personnes interrogées (64%) estiment que ces politiques sont « différentes » (dont 29% les jugent même « très différentes »). L’intensité de ce jugement progresse depuis mars 2013 (+5 points), retrouvant le niveau observé après l’annonce du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi. A l’inverse, 36% des Français considèrent que ces politiques sont semblables (6% percevant même une similitude importante).
Dans le détail, il s’avère que, bien que présentant des niveaux variables, une forte majorité des sympathisants des principaux partis politiques jugent que la politique économique du gouvernement actuel diffère de celle du gouvernement précédent. C’est notamment le cas au sein des sympathisants du Front de Gauche, un parti divisé sur le soutien à apporter à la majorité gouvernementale : 62% (+13 points par rapport à mars 2013) formulent ce jugement (dont 13% estiment que ces politiques sont « très différentes »). Ce sentiment de changement est également déclaré par deux sympathisants socialistes sur trois (66%, +5 points). Il s’agit d’un constat partagé par les soutiens des partis d’opposition, et plus particulièrement par les sympathisants de l’UMP (84%, +12 points) dont une majorité (51%) affirme que ces deux politiques sont « très différentes ». La base partisane du Front National ne se distingue pas des sympathisants des autres partis, 62% déclarant que ces politiques ne sont pas identiques.
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