Alors que le livre tient salon du 18 au 21 mars à Paris, cette étude de l’Ifop pour Dimanche Ouest-France démontre, si besoin était, que le lien qui unit les Français à la lecture ne se dément pas. En dépit des pressions exercées par la lecture numérique et l’évolution des habitudes culturelles, le livre papier et les chantres de la littérature actuelle séduisent toujours.
Si 10% des Français reconnaissent ne jamais lire de livres, une personne sur cinq déclare à l’inverse entreprendre la lecture de plus de 15 ouvrages par an (20%). Au global, on note que plus de la moitié des Français lit plus de 5 livres par an (56%), ceci dans des proportions différentes selon les catégories de population : parmi les « gros lecteurs », les femmes (22%) et les personnes âgées de 50 à 64 ans (26%) se distinguent, les CSP+ et les diplômés du supérieur se montrant également plus avides de lecture que les ouvriers ou les employés.
Aux yeux des Français, la lecture représente l’activité culturelle ayant la plus grande valeur, avec 29% des citations. Bien qu’en recul de 6 points par rapport à 2006, elle devance toujours la visite d’une exposition ou d’un musée, évoquée par une personne sur cinq (20%, +1). Plus marginalement, la lecture d’un journal et le fait d’assister à un concert ou à un spectacle sont cités par 12% des Français (mais par 31% des diplômés du supérieur). Autre enseignement, surfer sur Internet est désormais considéré comme l’activité ayant la plus grande valeur culturelle par 8% des Français : bien que minoritaire, cette idée progresse toutefois de 5 points entre 2006 et aujourd’hui. Enfin, regarder la télévision (7%), aller voir un film au cinéma (7%) et écouter de la musique (5%) n’apparaissent qu’en fin de classement. Dans le détail, notons que c’est avec l’âge que la lecture s’affirme comme étant l’activité ayant la plus grande valeur culturelle (jusqu’à 34% chez les Français âgés de 65 ans et plus contre seulement 11% parmi les 18-24 ans).
Le regard des Français sur la littérature actuelle se révèle plutôt positif. Les personnes interrogées reconnaissent quasi unanimement que la littérature actuelle peut encore donner le goût de la lecture aux enfants (89%). Au-delà de la visée pédagogique, les deux tiers des Français désapprouvent en revanche l’idée selon laquelle le nombre de livres publiés chaque année ferait baisser le niveau de la littérature (66%). Ils rejettent également aux deux tiers le fait que les auteurs actuels seraient moins talentueux qu’auparavant (64%). En revanche, ils apparaissent plus divisés sur l’engagement intellectuel des auteurs : pour 46% des personnes interrogées, les auteurs actuels seraient moins engagés qu’auparavant. Enfin, près de six personnes sur dix sont d’accord avec l’idée que la renommée d’un auteur suffirait à assurer ses prochains succès (58%).
Enfin, et dans un contexte de forte concurrence et de développement de l’offre numérique, près de quatre Français sur dix (39%) estiment que le livre papier pourrait disparaître, dans les prochaines années, sous la pression d’Internet et du livre numérique. L’expression de cette crainte s’affirme plus nettement chez les interviewés âgés de 18 à 24 ans (43%), chez les ouvriers (53%) et chez les non-diplômés (48%), soit les publics lisant le moins, quand cette crainte n’est partagée que par 21% des diplômés du supérieur, qui sont de plus gros lecteurs.
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