1938, l’Ifop lance sa première enquête d’opinion française sur les accords de Munich.
A l’initiative de son fondateur – Jean Stoetzel – séduit par le succès de Gallup aux USA, l’Ifop interroge pour la première fois l’opinion publique française sur un sujet déterminant pour l’avenir de la paix en Europe. Il s’agissait de déterminer l’approbation des Accords de Munich, signés en septembre 1938 par Hitler, Mussolini, Chamberlain et Daladier. Les résultats révélèrent qu’une majorité de Français (57%) approuva l’annexion des territoires tchèques des Sudètes par l’Allemagne. Cependant, l’approbation fut minoritaire auprès des plus jeunes, c’est-à-dire la classe d’âge qui sera finalement mobilisée en 1939 lors du déclenchement du deuxième conflit mondial. En outre, à la question « Pensez-vous que la France et l’Angleterre doivent désormais résister à toute nouvelle exigence d’Hitler », 70% des Français répondirent par l’affirmative, mettant ainsi en évidence une forte opposition de l’opinion publique hexagonale à la volonté expansionniste de l’Allemagne nazie.