Observateur attentif des différentes formes de sexualités, le site de rencontre CAM4 a lancé avec l’Ifop un « Observatoire de la vie sexuelle des Parisiens à l’heure des nouvelles technologies ». Les études locales sur la sexualité étant rares, voire inexistantes, ce dispositif d’envergure réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 2 000 Parisiens repose sur le principe d’une « enquête miroir » qui compare les Parisiens à l’ensemble des Français sur tout un ensemble de questions relatives à leur vie de couple, leurs expériences et leurs pratiques sexuelles. Les premiers résultats de cet observatoire montrent que la capitale constitue, comme toute grande ville, à la fois un refuge des « sexualités minoritaires » (ex : homosexualité, échangisme,…) et le territoire privilégié́ où s’inventent aujourd’hui les modèles sexuels et amoureux de demain.
LES CHIFFRES CLÉS
Paris, une ville refuge pour les sexualités minoritaires
1. Paris constitue un espace privilégié pour les homosexuels : 13% Parisiens se définissent comme gays, soit près du double de l’ensemble des Français (7%)
2. Chez les hommes, les expériences à caractère « bisexuel » apparaissent aussi beaucoup plus répandues à Paris (27%) que dans le reste du pays (17%).
3. Les Parisiens sont également trois fois plus nombreux (15%) que la moyenne des Français (5%) à s’être adonnés à l’échangisme.
Paris, une ville de célibataires et de jeunes couples
4. La proportion de célibataires est nettement plus élevée dans la population adulte vivant dans Paris intra-muros (43%) que dans la population résidant en province (33%)
5. L’ancienneté de la relation de couple est aussi moins élevée : les « vieux couples » étant deux fois moins nombreux dans la capitale (25%) qu’à l’échelle nationale (41%).
6. L’infidélité y est également une pratique plus courante, notamment dans la gent masculine : 58% à Paris contre 48% en moyenne à l’échelle nationale.
Des Parisiens aux parcours sexuels plus diversifiés que les autres Français
7. La population parisienne affiche un nombre moyen de partenaire sexuels au cours de la vie quasiment deux fois plus élevé (19) que la moyenne (11).
8. Paris constitue un environnement propice au ʺone night standʺ : les deux tiers des hommes (66%) et la moitié des femmes (50%) ont déjà eu un rapport sans lendemain.
9. Dans le cadre de ce genre d’aventures, 44% des hommes et 14% des femmes admettent même avoir déjà fait l’amour avec une personne sans connaître son prénom.
Les jeunes parisiens et le sexe : des pratiques à risques assez répandues
10. 42% des jeunes de moins de 25 ans et jusqu’à 48% des étudiants admettent avoir déjà eu un rapport sexuel après avoir consommé de la drogue
11. La fréquentation des « Skins Parties » est aussi un phénomène générationnel : un quart des jeunes de moins de 25 ans (25%) a déjà participé à ce genre de soirée.
12. Plus répandu à Paris (38%) qu’à l’échelle nationale (22%), le recours à la prostitution y touche aussi plus les jeunes hommes (34%) que dans le reste du pays (11%).
LE POINT DE VUE DE L’IFOP
Constituant un espace où la sexualité est moins contrôlée et où la transgression des interdits est beaucoup moins sanctionnée, la métropole parisienne apparaît clairement comme un lieu d’émancipation et de liberté privilégiés, le territoire de la liberté sexuelle par excellence. Au regard des résultats de l’enquête, la capitale apparaît ainsi comme un véritable refuge pour les « sexualités minoritaires » en premier lieu desquels les homosexuels mais aussi les adeptes des formes de sexualité sortant du cadre conjugal classique.
Plus largement, Paris apparaît, comme toute grande ville, comme un lieu où se déploient aujourd’hui les codes sexuels et amoureux de demain. Offrant des possibilités de rencontres accrues dans le cadre d’un espace garantissant à la fois l’anonymat et une grande liberté d’action, la capitale constitue en effet un terrain propice au développement d’un modèle de « sexualité récréative » dans laquelle sexualité et affectivité sont souvent dissociées.
Allant de pair avec un renouvellement important des partenaires, cette tendance ne se développe toutefois pas sans fragiliser les couples – qui apparaissent moins stables et plus friables que dans le reste du pays – ni accroître les pratiques à risques observées chez les jeunes telles que les expériences sexuelles à plusieurs, sous stupéfiants ou dans les lieux publics.
François Kraus
Directeur du pôle “Politique / Actualités” de l’Ifop
Responsable du pôle “Genre, sexualités et santé sexuelle” de l’Ifop
CONTACTS :
Pour toute demande de renseignements à propos de cette étude ou pour obtenir des informations quant aux conditions de réalisation d’une enquête similaire, vous pouvez contacter directement François Kraus au 0661003776
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